Le trafic aérien régulier vers l'Europe reprend lentement à l'aéroport Montréal-Trudeau. Lundi soir, neuf vols devaient décoller entre autres pour Paris, Amsterdam, Munich, Genève et Zurich. Plusieurs autres étaient toutefois annulés, dont certains en direction de Paris, Londres et Francfort.

Les voyageurs patientaient dans de longues files en attendant les plus récentes nouvelles. Elles changeaient souvent. «Si on s'était parlé il y a 30 minutes, j'aurais dit que nos deux vols vers Paris étaient annulés. Mais nos plans de vol viennent tout juste d'être acceptés, alors les avions pourront bel et bien partir», expliquait en fin d'après-midi Jacques Bouchard, porte-parole d'Air Transat. Le transporteur a utilisé de plus gros avions que ceux qui étaient prévus pour embarquer davantage de passagers.

Comme la situation évolue constamment, Air Transat et Air Canada n'ont pas voulu confirmer quels vols seraient annulés mardi, ou si des vols spéciaux seraient organisés pour transporter les voyageurs coincés. Par exemple, lundi, Air Canada a ajouté deux nouveaux vols vers Rome pour dépanner les voyageurs. Tous deux partaient de Toronto.

Les transporteurs demandent encore aux voyageurs de vérifier l'état de leur vol sur l'internet avant de se présenter à Montréal-Trudeau.

Pas de nuit à l'aéroport

Dans la nuit de dimanche à lundi, environ 80 voyageurs en attente se sont résignés à dormir à l'aéroport. La nuit dernière, la direction leur a demandé de ne pas y dormir.

Lundi matin, le Consulat général de France a ouvert un comptoir à l'aéroport pour offrir des breuvages et viennoiseries à ses ressortissants. «On a aussi une liste d'environ 50 foyers prêts à héberger les Français mal pris, et au besoin, on va ouvrir le gymnase (du Collège international) Marie-de-France», indiquait l'attaché de presse du consulat, Yann Yochum.

Il confirme que le Consulat est intervenu auprès d'Air France pour que le transporteur attribue ses sièges libres en priorité «aux citoyens français qui doivent retourner chez eux», plutôt qu'aux citoyens canadiens.

La mesure faisait rager certains voyageurs à l'aéroport. «Ils nous l'ont annoncé tantôt aux mégaphones, fulminait une Canadienne dénommée Radia. Vraiment, on est mal traités. En plus, c'est vraiment difficile d'obtenir de l'information, c'est une jungle ici.»

D'autres ont prétendu que des touristes américains auraient déboursé quelque 2000 $ pour obtenir une place sur un vol d'Air France. Il n'a pas été possible de vérifier cette information auprès du transporteur. Personne chez Air France n'a répondu à notre demande d'interview.