Notre journaliste se balade dans le Grand Montréal pour parler de gens, d’évènements ou de lieux qui font battre le cœur de leur quartier.

Confession : si Frederick Debartzch Monk (1856-1914) a été avocat et ministre au fédéral, la station de métro qui porte son nom de famille a longtemps été pour nous synonyme de Far West.

Le boulevard Monk et le quartier Ville-Émard sont pourtant si facilement accessibles à métro. Et il y a de nouvelles adresses à découvrir, dont le Café Monk.

Ce n’est pas juste un café qui ouvre tous les jours à 7 h 30. C’est aussi un restaurant, une buvette. Et au sous-sol, on trouve même une ferme urbaine qui a son propre nom, Fortuna.

Les deux coffres-forts et les hauts plafonds rappellent que nous sommes dans un ancien édifice de la Banque Laurentienne. « Nous avons acheté l’immeuble il y a cinq ans. Cela a été une longue gestation, mais on croyait au projet », indique Éric Le François, l’un des copropriétaires, à qui l’on doit de nombreux bars et restaurants de Montréal, dont le bar Saint-Denis et le Tittle Tattle.

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Le local du Café Monk baigne dans la lumière.

Or, le Café Monk se distingue de ses autres projets car des champignons, des fines herbes et des légumes poussent au sous-sol. « Quand on a vu la cave, on s’est dit : il faut faire quelque chose. »

« On s’est mis à rêver d’avoir moins de camions de livraison qui viennent », poursuit son associé Éric Pineault, qui est responsable du « laboratoire vert » de 1000 pieds carrés. Le cuisinier de métier étudie même en gestion d’entreprise en agriculture urbaine sur le campus montréalais du cégep de Victoriaville. « Je travaille avec du vivant. C’est captivant. »

  • De la verdure à profusion

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    De la verdure à profusion

  • La champignonnière est dans un ancien coffre-fort.

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    La champignonnière est dans un ancien coffre-fort.

  • Dans l’autre coffre-fort, à l’étage, on vend de la bière et des vêtements où il est fièrement inscrit « Monk ».

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    Dans l’autre coffre-fort, à l’étage, on vend de la bière et des vêtements où il est fièrement inscrit « Monk ».

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Bienvenue à tous

Les partenaires du Café Monk n’ont pas fait appel aux services d’un designer. Ils ont opté pour un décor invitant et convivial plutôt que pour un mobilier tape-à-l’œil. Ils ont fait de belles trouvailles, dont la tuile d’origine qui se cachait sous le prélart du plancher.

« Les gens nous accueillent tellement bien dans le quartier » se réjouit le chef Peter Simard. Ce dernier a par ailleurs reproduit le menu du brunch – servi jusqu’à 15 h – de son ancien restaurant Le Well, qui était situé à Verdun. Ses autres plats à la carte sont à la fois gourmands et accessibles. On peut manger une cuisse de poulet (avec sauce ranch au cheddar québécois) pour moins de 20 $ ou encore un ceviche de crevettes nordiques.

Les herbes fraîches et les légumes de la ferme ajoutent vraiment de la fraîcheur aux plats du menu ou de ceux affichés à l’ardoise – citons les tagliatelles aux pleurotes jaunes. « C’est la définition la plus pure du principe de la ferme à la table ! », souligne Peter Simard.

« On veut aussi faire des produits transformés », annonce Éric Le François.

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Les partenaires Peter Simard, Éric Le François et Vincent Gagné-Lacombe. Absents de la photo, Yorick Caron, Éric Pineault et David Boucher.

Un acteur de la vie nocturne montréalaise

Beaucoup de souvenirs de notre vie nocturne montréalaise s’animent quand Éric Le François fait, à notre demande, un survol des établissements qu’il a ouverts à Montréal. À commencer par Au Diable Vert et le Barbare, rue Saint-Denis. « Une époque pour les gens qui le fréquentaient », ne pourrait mieux dire celui qui a aussi été partenaire d’Edgar Hypertaverne et de la Taverne Normand.

Il est toujours associé à 16 établissements (!), dont le Bar Suzanne, le Philémon, La Drinkerie Ste-Cunégonde et le Bar de Courcelle. Il est aussi dans l’équipe de la microbrasserie West Shefford et dans celle (avec le chef Danny St Pierre) qui fera de l’ancien local du Mile-Ex une pizzéria.

S’établir sur le boulevard Monk ? Éric Le François fuit aujourd’hui les secteurs où la compétition est très forte. « J’aime explorer d’autres quartiers », dit-il.

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Les propriétaires du Café Monk veulent en faire un lieu de quartier où on s’arrête à l’improviste et où on flâne.

Son associé Éric Pineault sait en quoi consiste le fait de s’établir dans un coin plus tranquille, lui qui a ouvert le Va-et-vient dans Saint-Henri dans les années 1990 (où on a tourné la série dont le titre inspire celle de cette rubrique, La vie la vie !).

Le Café Monk est ouvert de 7 h 30 à 23 h (jusqu’à 15 h les lundis et dimanches). On y vend de nombreux chandails et casquettes où il est tout simplement inscrit « Monk », ce qui démontre le sentiment d’appartenance qui est en train de se développer dans le quartier.

D’autres commerces sont en train de faire du boulevard Monk une nouvelle destination commerciale du Sud-Ouest. Citons la Super supérette, épicerie de quartier nouveau genre, qui propose des produits locaux, Cinqàsept, une sorte de caviste, CandyLabs et la boutique NouLuv pour les enfants de 0 à 6 ans, qui témoigne de l’arrivée de beaucoup de familles dans Ville-Émard.

Sans oublier le Mckiernan, les gens de Ville-Émard n’ont plus besoin d’aller dans Verdun ou dans Saint-Henri pour casser la croûte et prendre un verre, souligne Éric Le François. Et d’autres gens pour qui la station Monk est le Far West ont maintenant une raison de s’y aventurer.

6270, boulevard Monk, Ville-Émard

Consultez la page Facebook du Café Monk