La secrétaire d'État américaine Hillary Clinton s'est dite lundi opposée à l'instauration d'un délit de «diffamation» des religions, jugeant la liberté religieuse et la liberté d'expression toutes deux pareillement indispensables.

«Certains affirment que la meilleure façon de protéger la liberté religieuse est d'adopter une législation dite anti-diffamation. Je suis en profond désaccord», a lancé la chef de la diplomatie américaine en présentant un rapport du département d'État sur la liberté religieuse.

«Les États-Unis tenteront toujours de contrer les stéréotypes (...) et se battront contre la discrimination et la persécution. Mais la liberté d'un individu de pratiquer sa religion ne doit pas avoir de conséquence sur la liberté d'expression des autres».

«La protection de la parole sur la religion est d'autant plus importante que les personnes de religion différente ont inévitablement des points de vue différents sur les questions religieuses. Ces différences doivent être abordées par la tolérance», a-t-elle souligné.

L'Égypte et les États-Unis ont présenté une résolution sur la liberté d'expression au Conseil des droits de l'homme de l'ONU, qui l'a adoptée en septembre, tandis que l'Union européenne et des pays latino-américains estimaient que le texte flirtait avec le concept controversé de «diffamation des religions».

Ce texte dénonce «la poursuite de la montée de stéréotypes négatifs sur des religions et des groupes raciaux dans le monde et condamne dans ce contexte toute incitation à la haine raciale, nationale ou religieuse».

Le rapport annuel du département d'État sur la liberté religieuse sert de base à une déclaration, généralement quelques mois plus tard, qui liste les pays dans lesquels la situation en la matière est jugée «préoccupante» par les États-Unis.