Le projet de réforme du système de santé qui sera débattu en séance plénière dans l'auguste enceinte du Sénat inclura une idée que l'on croyait morte, l'«option publique», c'est-à-dire la création d'un régime d'assurance-maladie public qui concurrencera les assureurs privés. Selon Harry Reid (photo), chef de la majorité démocrate au Sénat, le texte de loi sera assorti d'une clause qui permettra aux États qui le désirent de ne pas participer à ce programme vigoureusement contesté par les républicains. Ceux-ci y voient le début de la fin de la médecine privée aux États-Unis.

Il n'est pas certain que l'«option publique» obtiendra l'appui de 60 sénateurs qui sera nécessaire pour défaire un éventuel filibuster, manoeuvre parlementaire utilisée par l'opposition pour retarder ou bloquer un vote sur un projet de loi au Sénat. Il n'est pas sûr non plus que Barack Obama sera prêt à livrer un combat vigoureux pour cette solution, comme on peut le lire ici. Au bout du compte, le projet de loi pourrait plutôt inclure un compromis proposé par la sénatrice républicaine du Maine Olympia Snowe : ne créer un régime d'assurance-maladie public que si les compagnies privées refusent d'offrir une couverture médicale à des prix abordables.

Quoi qu'il en soit, l'annonce du sénateur Reid est une victoire pour l'aile gauche du Parti démocrate, car elle représente un revirement important de la part de l'élu du Nevada. L'«option publique» n'est qu'un élément de la réforme de la santé mais l'idée a acquis une importance symbolique aux yeux de ses défenseurs et de ses détracteurs.

(Photo Reuters)