6 février
Un tremblement de terre de magnitude 7,5 cause la mort de plus 50 000 personnes en Turquie et en Syrie. Recep Tayyip Erdoğan, au pouvoir depuis 2014, est blâmé pour la lenteur de sa réaction, mais cela ne l’empêche pas de remporter la présidentielle trois mois plus tard et d’obtenir un nouveau mandat, devant une opposition pourtant renforcée. D’autres séismes majeurs auront lieu au Maroc (8 septembre) et en Afghanistan (7 octobre).
4 avril
Après des années de neutralité, la Finlande adhère officiellement à l’OTAN par crainte d’une éventuelle invasion russe. La Suède, qui a fait sa demande d’entrée au même moment, reste toutefois sur la touche. Pourquoi ? La Turquie, membre de l’OTAN, refuse de lui donner son vote, car elle accuse Stockholm de protéger des réfugiés politiques prokurdes. Après un long bras de fer diplomatique, on attendait fin octobre une ratification du Parlement turc… mais celle-ci se fait attendre.
8 au 10 avril
La Chine va-t-elle envahir Taïwan, qu’elle considère comme lui appartenant ? Et si oui, quand ? Le géant asiatique brandit cette menace une fois de plus en organisant pendant trois jours des manœuvres militaires autour de la petite île de 24 millions d’habitants, déployant destroyers, lance-missiles et avions de chasse. Ces exercices d’« encerclement » accentuent les tensions entre les États-Unis et la Chine, déjà vives depuis l’affaire du ballon-espion quelques mois plus tôt.
26 avril
L’Inde dépasse la Chine et devient le pays le plus peuplé du monde, atteignant le chiffre de 1,428 milliard d’habitants, selon une projection des Nations unies. Cette tendance devrait se maintenir jusqu’à la fin du siècle, les projections démographiques annonçant 1,7 milliard d’habitants en Inde en 2060 et 1,5 milliard en 2100, soit deux fois plus que la Chine dont la population décline graduellement. Ces chiffres ont valeur de symbole pour le pouvoir indien et devraient conforter le premier ministre Narendra Modi avant les élections générales de 2024.
5 mai
L’Organisation mondiale de la santé annonce la fin de l’urgence sanitaire internationale pour la pandémie de COVID-19. Ce virus respiratoire, né en Chine de façon très mystérieuse, a mis une partie de l’humanité à l’arrêt entre 2020 et 2022, causant plus de 6 millions de morts, et révélant dans nos sociétés de profonds clivages entre pro et anti-vaccins, tenants d’une solidarité d’un côté et passionnés de la liberté de choix de l’autre. Le monde n’a jamais été tout à fait le même depuis.
12 juin
Silvio Berlusconi, Il Cavaliere, ancien premier ministre italien presque sans interruption entre 2001 et 2011, meurt à l’âge de 86 ans. Une page se tourne avec la disparition de cet homme politique issu du monde des médias, réputé pour ses scandales, ses dents blanches, ses déclarations douteuses et ses « affaires » qui préfigurent en un sens l’avènement d’un Donald Trump.
23 juin
Coup de théâtre dans la guerre en Ukraine. La milice russe Wagner, qui revendique un certain nombre de gains militaires sur le front, se rebelle contre Vladimir Poutine et fonce à tombeau ouvert sur Moscou. Mais le gâteau se dessouffle et le putsch attendu n’a pas lieu. Le chef de la milice, le sinistre Evguéni Prigojine, s’en tire avec un exil forcé en Biélorussie. Son avion explosera en plein vol quelques semaines plus tard.
26 juillet
En « Françafrique », les cartes sont rebattues. Quelques mois après la Guinée (2021) et le Burkina Faso (2022), le Niger est victime d’un coup d’État militaire. La France, en arrière-scène, voit échapper une autre de ses anciennes colonies, alors que son influence continue à fondre dans cette région du continent africain au profit de puissances comme la Chine et la Russie. Un autre putsch a lieu un mois plus tard, au Gabon cette fois, mettant un terme à plus d’un siècle de régime Bongo.
12-19 septembre
En moins d’une semaine, 12 000 migrants échouent sur l’île italienne de Lampedusa, soit le double de la population locale. Cette nouvelle crise migratoire crée une onde de choc politique en Italie et pose la question de la solidarité européenne concernant l’accueil et la répartition des demandeurs d’asile. Sous la pression de Rome, l’Union européenne va finalement durcir ses politiques migratoires. De son côté, la Cour suprême britannique juge illégal le projet britannique de renvoyer des immigrants irréguliers au Rwanda, peu importe leur nationalité.
28 septembre
La république arménienne du Haut-Karabakh, appelée Artsakh par les Arméniens, capitule et met fin à son existence, après une offensive éclair de l’Azerbaïdjan voisin, qui considère cette enclave comme la sienne. Plus de 100 000 Arméniens doivent fuir cette région du Caucase.
7 octobre
Une attaque-surprise – et impensable – du Hamas fait plus de 1200 morts, pour la plupart des civils, en Israël, remettant brusquement le conflit israélo-palestinien au-devant de l’actualité. Cet acte terroriste est suivi d’une riposte sans merci de l’armée israélienne sur la bande de Gaza, foyer du Hamas, qui fera près de 15 000 morts dans l’enclave palestinienne, causant l’effroi de la communauté internationale. Après un mois de bombardements, une trêve sera déclarée pour un échange d’otages et de prisonniers. Un immense gâchis, qui est encore loin d’être réglé.
19 novembre
On n’y croyait pas, et pourtant (1). Javier Milei, dit El Loco (le fou), est élu président de l’Argentine. La victoire de ce candidat antisystème est largement imputable à la colère du peuple argentin, qui n’en peut plus des crises économiques à répétition. Ultralibéral, Milei a fait sa campagne électorale avec une scie tronçonneuse. Il veut sabrer le budget des ministères (dont ceux de la Culture, de l’Environnement et de la Condition féminine), réduire l’aide publique et légaliser le trafic d’organes. L’Argentine lui survivra-t-elle ?
22 novembre
On n’y croyait pas, et pourtant (2). Geert Wilders, leader du Parti de la Liberté (PVV), remporte les élections législatives aux Pays-Bas. Un signal d’alarme pour l’Union européenne (UE), qui voit l’extrême droite triompher, à quelques mois seulement des élections européennes prévues au mois de mai. L’homme à la chevelure dorée a toutefois du mal à former une alliance pour gouverner, ses possibles alliés se méfiant de ses prises de position contre l’islam, l’immigration et l’UE.