L'ambassade des États-Unis en Ouganda a mis en garde jeudi contre une «menace spécifique» d'attaque «terroriste» dans la soirée contre l'aéroport international d'Entebbe, mais les autorités ougandaises ont assuré avoir pris les mesures nécessaires.

«L'ambassade américaine a été informée par la police ougandaise que, selon des sources des services de renseignements, il y aurait une menace spécifique d'attaque contre l'aéroport international d'Entebbe par un groupe terroriste inconnu ce 3 juillet entre 21 h et 23 h (14 h-26h, heure de Montréal)», a indiqué l'ambassade sur son site internet.

Aucun groupe n'est nommément mentionné dans ce message, mais les islamistes somaliens shebab, liés à Al-Qaïda, ont revendiqué de récents attentats, notamment au Kenya et à Djibouti.

L'ambassade des États-Unis, qui a rappelé en outre la «menace continue de potentielles attaques terroristes dans le pays», a conseillé aux voyageurs ayant prévu de se rendre jeudi soir à l'aéroport, situé en périphérie de la capitale, de «revoir leurs plans».

L'armée et la police ougandaises ont renforcé jeudi leur présence dans et autour de Kampala, déployant notamment des véhicules lourds. La vie ordinaire suivait toutefois son cours dans les rues.

Les autorités ougandaises ont confirmé la «menace», mais se sont voulues rassurantes.

«Oui, nous avons reçu cette information concernant une menace, et nous y apportons une réponse», a déclaré à l'AFP le porte-parole du gouvernement, Ofwono Opondo.

Le déploiement de troupes «répond à cette menace, mais nous ne pensons pas qu'il se passera quoi que ce soit», a-t-il insisté.

«Le niveau d'alerte concernant le terrorisme en Ouganda est élevé depuis à peu près un an», a-t-il souligné, en regrettant que les États-Unis se soient montrés «trop réactifs» dans leur avertissement aux voyageurs.

«La population doit rester vigilante et faire état de tout individu suspect», a toutefois indiqué le porte-parole de l'armée Paddy Ankunda.

De son côté, le porte-parole de la police, Fred Enanga, a affirmé que le renforcement de la sécurité en ville était lié à l'organisation de deux conférences internationales, mais aussi à la Coupe du monde de soccer et au mois du jeûne musulman de ramadan.

L'Ouganda et le Kenya figurent, avec l'Éthiopie et le Burundi, parmi les principaux contributeurs de troupes à la Force africaine déployée en Somalie (AMISOM), où elle combat les shebab depuis 2007.

Revendiqué par ce groupe armé, un double attentat contre deux bars de Kampala, qui retransmettaient des matchs de la Coupe du monde, avait fait au moins 76 morts en 2010.

Comme d'autres pays de la région, l'Ouganda s'est mis en alerte pour le Mondial qui se joue actuellement au Brésil.

Le président ougandais Yoweri Museveni avait invité ses concitoyens à «être vigilants pendant qu'ils profitent du football (soccer) et à garder à l'esprit que le pays est menacé par des attaques terroristes».

«Nous sommes dans une période vraiment cruciale en raison des événements liés à la Coupe du monde» qui se tiennent actuellement à Kampala, a réaffirmé jeudi le porte-parole de la police ougandaise.

Les États-Unis avaient mis en garde en mai dernier contre une «menace terroriste précise» et proche contre les lieux de culte dans la capitale de ce petit pays d'Afrique de l'Est.