Trente-trois hommes ont été arrêtés au Caire pour «débauche», une accusation utilisée contre les homosexuels en Égypte, où la loi n'interdit pas formellement l'homosexualité, a indiqué un responsable de sécurité lundi.

«La police a arrêté 33 hommes dimanche soir dans un hammam public du quartier de Azbakeya, au Caire, pour débauche», a précisé le général Ali al-Demerdach, directeur de la sécurité du directorat du Caire.

Tous sont égyptiens, et parmi eux se trouve le propriétaire du hammam et des employés, selon Mohamed Hetta, chef du bureau du procureur d'Azbakeyah.

«Le propriétaire du hammam est accusé d'avoir transformé son établissement en un lieu de conduite immorale et indécente et d'homosexualité de groupe», a-t-il déclaré à l'AFP.

S'ils sont reconnus coupables, ces hommes, arrêtés sur ordre du procureur général selon M. Demerdach, risquent de longues peines de prison.

Trois Égyptiens ont ainsi écopé en avril de huit années de prison pour avoir, selon les autorités, organisé «une fête déviante» et pratiqué «la débauche».

Et en novembre, un tribunal du Caire a condamné à trois ans de prison huit jeunes hommes accusés d'être apparus dans la vidéo d'un «mariage gai».

L'ONG Human Rights Watch (HRW) avait dénoncé en septembre les procès intentés aux homosexuels en Égypte, soulignant que «les autorités égyptiennes ont à plusieurs reprises arrêté, torturé et détenu des hommes soupçonnés de conduite homosexuelle».

En 2013, un sondage réalisé par le centre de recherches américain Pew révélait que seuls 3 % des Égyptiens estimaient que «la société devait accepter l'homosexualité».

71 étudiants seront jugés pour appartenance aux Frères musulmans

Soixante-et-onze étudiants de la prestigieuse université égyptienne d'Al-Azhar vont être jugés pour appartenance à la confrérie interdite des Frères musulmans et participation à des rassemblements illégaux, a indiqué lundi une source judiciaire.

Plusieurs centaines d'étudiants ont déjà été jugés pour des violences dans les campus, bastions des partisans du président islamiste Mohamed Morsi, écarté par l'armée en juillet 2013.

Les 71 étudiants d'Al-Azhar, plus haute institution de l'islam sunnite, ont été arrêtés depuis la reprise en octobre de l'année académique lors de plusieurs affrontements avec les forces de sécurité, selon la même source.

Ils sont accusés de participation à des manifestations illégales, de fomenter des troubles, d'attaques contre les forces de sécurité et d'appartenance aux Frères musulmans, la confrérie de M. Morsi proclamée «terroriste» par les autorités égyptiennes, a-t-on ajouté.

Au moins 14 étudiants ont été tués dans des heurts avec les forces de sécurité durant les manifestations dans les campus au cours de la précédente année académique ayant pris fin en avril.

M. Morsi ainsi que plusieurs autres hauts responsables des Frères musulmans sont actuellement jugés et passibles de la peine de mort.