(Ouagadougou) Au moins 24 personnes, dont 20 supplétifs civils de l’armée, ont été tuées mardi lors de deux attaques de djihadistes présumés dans le centre-est du Burkina Faso, ont indiqué mercredi des sources sécuritaires et locales.

« Des groupes terroristes ont perpétré une attaque hier [mardi] dans la localité de Zekézé », un village de la commune de Bittou, près des frontières togolaise et ghanéene, selon un responsable local.  

« Le bilan provisoire de l’attaque est de 16 volontaires pour la défense de la patrie (VDP, supplétifs de l’armée) et de quatre civils tués », a-t-il ajouté en précisant que « plusieurs VDP » étaient toujours introuvables mercredi : « on craint que le bilan soit plus élevé ».

Il a par ailleurs affirmé que « plus d’une dizaine de terroristes ont été tués lors de la riposte à l’attaque ».  

Une source sécuritaire a confirmé l’attaque, assurant qu’un « bilan officiel sera communiqué ultérieurement ».  

Un responsable local des VDP a également confirmé cette attaque, ajoutant que « au moins » quatre autres supplétifs avaient été tués dans la même région du centre-est à hauteur de la localité de Yourkoudghin, lors d’un second accrochage au cours duquel « une dizaine de terroristes » ont été tués.

Mercredi matin plusieurs centaines de personnes ont manifesté à Bittou, demandant « plus de sécurité » pour les populations à travers « le déploiement de forces de sécurité en appui aux VDP », selon des habitants joints par l’AFP.  

Depuis leur création en décembre 2019, les VDP qui interviennent aux côtés des forces armées, paient un lourd tribut dans la lutte contre les djihadistes,

Entre samedi et dimanche, 32 de ces supplétifs et 10 soldats ont été tués lors de deux attaques dans le nord du pays.  

La semaine dernière, face à ces violences djihadistes, les autorités de transition au Burkina Faso issues d’un coup d’État ont décrété la « mobilisation générale » qui leur donne notamment « le droit de requérir les personnes, les biens et les services ».

Le Burkina Faso, théâtre de deux coups d’État militaires en 2022, est pris depuis 2015 dans une spirale de violences djihadistes apparues au Mali et au Niger quelques années auparavant et qui se sont étendues au-delà de leurs frontières.

Les violences ont fait en tout plus de 10 000 morts – civils et militaires – selon des ONG, et quelque deux millions de déplacés.