(Nairobi) Au moins 52 personnes ont péri dans un accident de la route survenu vendredi soir dans l’Ouest du Kenya, selon la police, alors que les secouristes reprenaient leurs recherches samedi.

Cet accident, l’un des pires au Kenya depuis plusieurs années, a été provoqué par la perte de contrôle d’un camion qui a percuté plusieurs autres véhicules à un carrefour très fréquenté, selon la police locale.

Il s’est produit à Londiani, sur une autoroute reliant Nakuru et Kericho, dans une région connue pour ses plantations de thé.

« Le bilan s’est alourdi à 52 morts, car trois personnes ont succombé à leurs blessures à l’hôpital », a déclaré à l’AFP le commandant de la police locale, Geoffrey Mayek.

Parmi les 52 morts, il y a au moins 31 hommes, 18 femmes et deux enfants, a précisé le gouverneur du comté de Kericho, Erick Mutai, sans donner plus de détail sur la 52e victime.

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La chaîne Citizen TV a affirmé que le chauffeur du camion était décédé, ce qui à ce stade n’a pu être confirmé de source officielle.

De nouvelles mesures de sécurité vont être instaurées après ce drame « terrible » et « douloureux », a déclaré sur place à la presse le ministre des Transports, Kipchumba Murkomen.

« Des enquêtes ont été lancées pour établir la cause de l’accident mais nous exhortons les chauffeurs à être prudents et à respecter les règles », a-t-il ajouté, affirmant aussi que le camion était immatriculé au Rwanda.

Le commissaire régional pour la Vallée du Rift, Abdi Hassan, a déclaré plus tôt que les recherches avaient repris, pour récupérer au moins deux corps dans les débris.

Selon lui, il y a aussi plus d’une trentaine de blessés. Le camion a percuté des voitures, des minibus, des moto-taxis et des étals de marché.

Samedi sur place, une foule de badauds observait les dégâts. Le camion, renversé, était coincé dans un fossé. Des débris étaient visibles sur un large périmètre : sièges de voiture, essieu endommagé, fruits éparpillés, même une unique botte noire.

« En un instant »

Les dirigeants kényans, dont le président William Ruto, ont exprimé leurs condoléances aux familles des victimes, ainsi que le président de la Commission de l’Union africaine, Moussa Faki Mahamat.

« Mes prières et mes pensées vont aux familles touchées par la tragédie routière de Londiani, et mes vœux de complet rétablissement aux blessés », a tweeté ce dernier.

« Le camion allait à toute vitesse et klaxonnait », a expliqué une témoin, Maureen Jepkoech. « Il a essayé d’éviter plusieurs véhicules avant de se retrouver en plein marché ».

« L’accident s’est produit en un instant », a déclaré un autre témoin, Joel Rotich. « Beaucoup n’ont pas eu le temps de fuir. Il y a eu une énorme confusion : les gens criaient et couraient tout autour ».

Pour éviter qu’une telle catastrophe se reproduise, le ministre des Transports a annoncé que le gouvernement allait faire en sorte que les vendeurs de rue ne s’installent plus au bord des routes, mais dans des marchés désignés à cet effet.

M. Murkomen a également prôné l’installation de ralentisseurs sur le site de l’accident. Et insisté pour que les camionneurs longue distance aient des pauses suffisantes.

Dans un discours en décembre dernier, il avait pointé que les erreurs humaines étaient responsables d’une grande partie des accidents, notamment la conduite en état d’ébriété, les excès de vitesse, la fatigue et les dépassements dangereux.

Selon l’Autorité nationale des transports et de la sécurité du Kenya, 4690 personnes y sont mortes l’an dernier dans des accidents de la route.  

Les accidents de la circulation sont fréquents en Afrique. Une collision entre un car et un camion a fait vingt morts en janvier au Sénégal, une semaine après le décès de plus de 40 personnes dans un autre accident.