(Riyad) Les parties en conflit au Soudan qui ont repris leurs pourparlers fin octobre en Arabie saoudite ne sont pas parvenues à s’entendre sur un cessez-le-feu, se contentant de réaffirmer la nécessité d’améliorer l’accès à l’aide humanitaire, a indiqué Riyad mardi.

« Les médiateurs regrettent que les parties n’aient pas pu s’entendre sur un cessez-le-feu lors de ce premier round, estimant qu’il ne peut y avoir de solution militaire à ce conflit », a rapporté l’agence de presse officielle saoudienne.

Déclenchée le 15 avril, la guerre entre l’armée soudanaise, dirigée par le général Abdel Fattah al-Burhane, et les Forces de soutien rapide (FSR, paramilitaires) du général Mohamed Hamdane Daglo, a fait plus de 9000 morts selon une estimation de l’ONG Armed Conflict Location & Event Data Project (Acled), considérée comme très largement sous-estimée.

Elle a aussi déplacé plus de 6 millions de personnes et détruit la plupart des infrastructures.

Les pourparlers entre les belligérants ont repris le 26 octobre dans la ville saoudienne de Jeddah.  

Ils visaient « à faciliter l’acheminement de l’aide humanitaire, à établir des cessez-le-feu et d’autres mesures de confiance, et à progresser vers une cessation permanente des hostilités », selon Riyad.

Les tentatives de médiation précédentes n’ont abouti qu’à de brèves trêves qui ont été systématiquement violées.

Dans ce nouveau cycle de pourparlers, les deux parties ont convenu de travailler avec l’ONU « pour surmonter les obstacles à la livraison de l’aide humanitaire », selon l’agence de presse saoudienne.

Elles ont également convenu de « mesures de confiance », portant notamment sur l’arrestation de personnes s’étant évadées de prison, référence possible aux principaux responsables du régime déchu d’Omar al-Béchir qui se sont échappés des centres de détention au début de la guerre et se sont ralliés à l’armée.

Le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken s’est alarmé jeudi dernier d’informations sur une « attaque imminente et de grande ampleur » des paramilitaires soudanais à El-Facher, chef-lieu du Darfour-Nord (ouest).

Les FSR entendent régner en maître au Darfour, où l’ONU soupçonne un possible nouveau « génocide » après celui mené au début des années 2000 par leur ancêtre, les Janjawids, pour le compte d’Omar el-Béchir.

Mardi, un important incendie s’est déclaré dans une raffinerie de pétrole contrôlée par les FSR au nord de la capitale soudanaise, Khartoum. Les paramilitaires l’ont imputé à une frappe aérienne de l’armée, qui a de son côté évoqué « un réservoir de carburant appartenant à la milice ayant explosé ».