(Brazzaville) Plus de 350 000 personnes ont besoin d’une aide humanitaire d’urgence au Congo-Brazzaville où les troi quarts des départements du pays sont « sous les eaux » à la suite de pluies diluviennes, a alerté vendredi l’agence onusienne chargée de la coordination humanitaire (OCHA).

« Les inondations ont laissé les communautés locales sans abri ni accès aux services de santé primaires. Des villages, des écoles et des établissements de santé ont été inondés, et de nombreux points d’eau et installations sanitaires ne sont plus fonctionnels », a indiqué OCHA lors d’un briefing à Genève.

Selon OCHA, « plus de 350 000 personnes ont besoin d’une aide humanitaire d’urgence, mais l’accès est difficile en raison des inondations et de nombreux villages ne sont accessibles que par bateau ou en canoë ».

Un montant de « 3,6 millions de dollars du Fonds central d’intervention d’urgence a été alloués pour répondre aux besoins les plus urgents de 270 000 personnes » sinistrées, a indiquant OCHA tout en estimant que « davantage de financements internationaux seront nécessaires » pour une solution durable.

Les importantes pluies survenues depuis octobre ont submergé les berges autour du fleuve Oubangui, un affluent du fleuve Congo. Ces pluies ont aussi provoqué des glissements de terrain qui ont emporté des maisons d’habitation au nord de Brazzaville notamment.  

L’état d’urgence a été officiellement déclaré par le gouvernement congolais le 29 décembre. Les autorités avaient alors annoncé que le gouvernement allait débloquer 2,4 milliards de FCFA (5,3 milliards de dollars canadiens) pour aider les sinistrés.

Environ trois semaines plus tard, neuf des 12 départements du pays restent toujours « sous les eaux » et « au total 1,8 million de personnes sont touchées », note OCHA.

Les agences des Nations Unies ont élaboré un plan de réponse avec le gouvernement de Brazzaville, doté d’un « budget total d’environ 26 millions de dollars » et décidé que les secteurs prioritaires comprennent entre autres le logement et l’assainissement, d’après OCHA.

Ces inondations pourraient également avoir des conséquences à plus long terme, selon cette source qui estime que « 2300 hectares de terres cultivées ont été inondés », faisant craindre une baisse de la production agricole dans les prochains mois.

Ces inondations touchent aussi la République démocratique du Congo, pays situé de l’autre côté du fleuve Congo. À Kinshasa la capitale, des sites touristiques et des zones résidentielles sont encore sous les eaux, en raison d’une crue exceptionnelle. Les dernières graves inondations dans la zone remontent à 1961.