(Le Cap) Mais quelle est cette odeur insupportable ?

Les autorités du Cap ont ouvert une enquête lundi après qu’une odeur nauséabonde ait envahi la ville sud-africaine.

Les fonctionnaires municipaux ont inspecté les installations d’égouts à la recherche de fuites et une équipe de santé environnementale a été activée avant que la source de l’odeur ne soit découverte : un navire amarré dans le port transportant 19 000 bovins vivants du Brésil vers l’Irak.

Zahid Badroodien, le responsable du bureau du maire chargé de l’eau et de l’assainissement, a écrit sur X que les enquêteurs avaient confirmé que la source de « l’odeur d’égout qui envahit certaines parties de la ville » était le navire de transport de bétail.

Il a ajouté que le navire devait bientôt partir, au grand soulagement des habitants qui ont connu un début de semaine de travail plutôt désagréable.

Le navire est également devenu la cible de vives critiques de la part d’associations de protection des animaux.

PHOTO ESA ALEXANDER, REUTERS

Des militants pour les droits des animaux manifestent au Cap.

Le Conseil national de la Société pour la prévention de la cruauté envers les animaux a envoyé un consultant vétérinaire à bord du navire pour évaluer le bien-être des animaux. Le conseil de la SPCA s’est déclaré fermement opposé à l’exportation d’animaux vivants par voie maritime.

Cette odeur est révélatrice des conditions épouvantables dans lesquelles vivent les animaux, qui ont déjà passé deux semaines et demie à bord, avec une accumulation d’excréments et d’ammoniaque. La puanteur à bord est inimaginable, mais les animaux y sont confrontés tous les jours.

Extrait d’un communiqué de la SPCA

L’Al Kuwait, long de 190 mètres, est un navire de transport de bétail battant pavillon koweïtien, selon le site web du trafic maritime. Il a accosté au Cap pour charger des aliments pour le bétail, a indiqué la SPCA.

Le parti politique sud-africain Democratic Alliance, qui gouverne la ville du Cap, a également condamné le transport de bétail vivant.

« L’exportation de bétail vivant, comme le montre cette situation, expose les animaux à des conditions périlleuses telles que des niveaux dangereux d’ammoniac, une mer agitée, un stress thermique extrême, des blessures, des environnements sales, l’épuisement et même la mort », a dénoncé le parti dans un communiqué.

Au début du mois, un navire transportant plus de 16 000 bovins et ovins à destination du Moyen-Orient a regagné l’Australie après avoir été bloqué en mer pendant près d’un mois en raison des attaques des rebelles houthis en mer Rouge. Ce navire a également fait l’objet d’un examen minutieux pour cruauté, mais les vétérinaires n’ont constaté aucun problème de santé ou de bien-être parmi le bétail.