(Quito) Au moins 90 gardiens de prison ont été pris en otage lundi dans plusieurs centres pénitenciers en Équateur au lendemain d’un affrontement entre détenus qui a fait six morts, a annoncé l’administration pénitentiaire (SNAI).

« En ce moment, environ 90 agents de sécurité pénitentiaire sont retenus » dans cinq prisons de différentes provinces, a dit à la presse le SNAI via l’application WhatsApp.  

Cet organisme a ajouté que les gardiens étaient en bonne santé.

Des détenus de 13 prisons de ce pays confronté au trafic de drogue participent en outre à un mouvement de grève de la faim lundi, contre 10 la veille, sur les 36 que compte l’Équateur, selon la même source.  

Ce mouvement a débuté après l’annonce d’un nouvel affrontement entre détenus de bandes rivales de la prison de Guayaquil (Ouest) connue sous le nom de Guayas 1, où six prisonniers sont morts dimanche et 11 autres ont été blessés.  

PHOTO MARCOS PIN, AGENCE FRANCE-PRESSE

Une femme pleure devant la prison de Guayaquil

Guayaquil est l’une des villes les plus touchées du pays par la violence et le trafic de drogue.

Les pénitenciers équatoriens sont devenus un lieu d’opérations pour les bandes criminelles, qui se disputent le marché de la drogue. Une dizaine de tels affrontements ont eu lieu depuis février 2021, faisant plus de 420 morts : des dizaines de personnes ont été brûlées vives ou ont succombé à des mutilations.  

Le SNAI avait ordonné dimanche, avant que l’affrontement n’éclate, de renforcer la sécurité dans tous ces établissements avec l’aide de la police et de l’armée.  

Selon un recensement récent, 31 321 personnes dont 3245 étrangers sont détenues dans les prisons d’Équateur, qui ont une capacité de 30 000 places.  

La majorité des prisonniers y purgent une peine pour trafic de drogue, ce pays figurant parmi les premiers producteurs mondiaux de cocaïne avec la Colombie et le Pérou.