(Caracas) De violents affrontements entre forces armées et orpailleurs illégaux ont éclaté mercredi matin, faisant au moins un mort, dans le parc de Yapacana, plus grande réserve naturelle du Venezuela située dans l’Amazonie, dans le sud du pays à la frontière avec la Colombie, a-t-on appris de sources concordantes.

Les violences ont fait un mort, a indiqué à l’AFP l’avocat autochtone Olnar Ortiz, de l’ONG de défense des Droits de l’Homme Foro Penal, qui avait fait état plus tôt de « morts et blessés civils » sur le réseau X.

Les autorités colombiennes ont confirmé l’arrivée dans un hôpital de la ville d’Inirida, chef-lieu du département de Guainia voisin du Venezuela, de quatre hommes : trois Vénézuéliens de 37, 35 et 23 ans, et un Colombien de 42 ans.

Il n’était pas possible dans l’immédiat d’obtenir un bilan officiel côté vénézuélien alors que des images de blessés circulaient abondamment sur les réseaux sociaux.  

« Un groupe d’irréguliers (terme utilisé par le pouvoir pour évoquer rebelles colombiens et membres d’organisations criminelles, NDLR) nous a attaqué avec des cocktails Molotov, des pierres et même des armes », a dit à l’AFP une source militaire.

L’armée conduit depuis avril des opérations contre les exploitations minières illégales en Amazonie. Elle a entamé le 1er juillet des opérations pour expulser tous les orpailleurs du parc de Yapacana.  

Début juillet, le président Nicolas Maduro avait annoncé le lancement d’une opération militaire visant à expulser plus de 10 000 mineurs illégaux d’Amazonie (Vénézuéliens mais aussi Colombiens, Brésiliens ou Equatoriens), assurant que cette activité avait « détruit » des écosystèmes vitaux dans le pays.

L’avancée de l’exploitation minière illégale « détruit l’Amazonie d’Amérique du Sud […] et du Venezuela », avait dénoncé M. Maduro, en évoquant les déploiements militaires visant à « libérer » l’Amazonie et « les parcs nationaux du Venezuela ».

Des images diffusées alors par les autorités militaires montraient les dégâts, parfois irréversibles, subis par les rivières et les zones forestières pratiquement rasées.

Selon un rapport publié en août par l’ONG SOS Orinoco accompagné de photos satellites, 3316 hectares dans le Yapacana (l’équivalent de plus de 4000 terrains de football) ont été dévastés par l’exploitation minière illégale en 2020.