(Brasilia) Le gouvernement du président brésilien Lula a promis mardi de protéger davantage le peuple indigène Yanomami, en Amazonie, un effort qui doit passer notamment par une lutte accrue contre l’exploitation minière illégale.

Aussi vaste que le Portugal, le territoire des Yanomami, situé dans l’État de Roraima (nord), connaît une très grave situation depuis plusieurs années, due à l’invasion d’orpailleurs. Le sort de ce peuple avait atteint un état critique sous le président d’extrême droite Jair Bolsonaro (2019-2022).

Les indigènes accusent les orpailleurs de violer et tuer des membres de leur communauté, et de les priver d’un de leurs principaux moyens de subsistance, la pêche, en polluant les fleuves au mercure, substance qu’ils utilisent pour l’extraction.

Le président de gauche Luiz Inacio Lula da Silva a promis mardi un « combat très sérieux » contre la criminalité dans les régions indigènes. « Nous devons faire plus d’efforts, utiliser toute la puissance publique, car nous ne pouvons pas perdre une guerre contre l’extraction minière et l’exploitation forestière illégales », a-t-il dit.

L’armée a été déployée pour déloger les orpailleurs en février, mais de nombreuses mines illégales restent en activité.

Le gouvernement a prévu de consacrer près de 250 millions de dollars à « la protection et la sécurité » du peuple yanomami en 2024, via un plan qui sera présenté « dans 30 jours », a annoncé Rui Costa, chef de cabinet de Lula.  

« Nous allons passer d’actions d’urgence à des actions structurelles […]. L’État brésilien aura une nouvelle structure permanente dans la région, une réorganisation de la présence de l’armée et de la police fédérale », a-t-il ajouté après une réunion dirigée par Lula en présence de 14 ministres.

Peu après son retour il y a un an pour un troisième mandat, le président brésilien avait déclaré l’état d’urgence sanitaire dans la réserve yanomami. Une enquête pour « génocide » a été ouverte, après la publication de statistiques officielles concernant la mort en 2022 d’une centaine d’enfants de moins de cinq ans, principalement due à la malnutrition.

L’armée continuera à distribuer de la nourriture dans la région dans les prochains mois, selon le chef de cabinet.