Une équipe d'une dizaine de médecins et d'infirmières du Centre hospitalier universitaire de Sherbrooke (CHUS) sont partis hier après-midi pour Haïti, et ce, sans l'autorisation du gouvernement fédéral. L'équipe médicale ira prêter main-forte à des collègues de l'hôpital Albert-Schweitzer, en banlieue de Port-au-Prince, qui est littéralement débordé par le flux de malades.

Depuis une semaine, les médecins de cet établissement de la ville de Deschapelles sont incapables de répondre à la demande. Un professeur de l'Université de Sherbrooke, qui a des amis à l'hôpital Albert-Schweitzer, a convaincu le CHUS de le laisser y aller.

 

«Notre équipe est constituée de quatre chirurgiens, d'un anesthésiste, de trois infirmières et d'un médecin de famille», explique le doyen de la faculté de médecine de l'Université de Sherbrooke, le Dr Réjean Hébert.

Il reconnaît qu'il n'a pas eu l'autorisation du gouvernement fédéral avant de partir. C'est pourquoi l'équipe devra passer par la République dominicaine. «Mais on n'attendra pas que des gens meurent pour agir», dit-il.

Vendredi, une équipe de pompiers et de policiers de Montréal s'est vu interdire d'aller en Haïti. Sarah Pilotte-Henri, l'attachée de presse du ministre de la Sécurité publique, Jacques Dupuis, explique que c'est l'ONU qui gère les opérations de secours en Haïti. «Il y a une chaîne décisionnelle. L'ONU passe ses commandes au Canada, qui nous achemine ensuite ses demandes. Nos équipes sont prêtes à partir. Mais on attend le feu vert d'Ottawa pour ne pas que ce soit chaotique», dit-elle.

Au cabinet du ministre de la Santé, Yves Bolduc, on confirme que plusieurs médecins sont prêts à partir pour Haïti mais qu'on attend l'autorisation d'Ottawa. Le cabinet du ministre des Affaires étrangères n'a pas rappelé La Presse, hier.