(Taipei) Le ministère taïwanais de la Défense a affirmé vendredi qu’un ballon chinois avait franchi jeudi la ligne médiane du détroit de Taïwan qui sépare l’île de la Chine continentale, un incident inhabituel.

« Un ballon de la RPC (République populaire de Chine) a été détecté à 11 h 52 (22 h 52 heure de l’Est) hier (jeudi, NDLR) après avoir franchi la ligne médiane du détroit de Taïwan à 101 miles nautiques (187 km) au sud-ouest de Keelung », une ville située dans le nord de l’île, a indiqué le ministère de la Défense.

« Le ballon s’est dirigé vers l’Est et a disparu à 12 h 55 (23 h 55 heure de l’Est) », a-t-il ajouté.

« Il pourrait s’agir d’un ballon-sonde ou d’un ballon météorologique qui a dévié vers Taïwan en raison des vents de mousson », a déclaré vendredi le ministre taïwanais de la Défense Chiu Kuo-cheng.  

Un tel ballon pourrait servir à collecter des données météorologiques, a-t-il poursuivi.

Selon un rapport publié vendredi matin, 27 avions ont par ailleurs franchi la ligne dans les 24 heures précédant vendredi 6 h (17 h heure de l’Est).

Pékin considère Taïwan comme une province qu’il n’a pas encore réussi à réunifier avec le reste de son territoire depuis la fin de la guerre civile chinoise en 1949 et a intensifié la pression diplomatique et militaire sur Taipei au cours des dernières années.

Si des avions et navires de guerre chinois sont régulièrement détectés autour de l’île par les autorités taïwanaises, la présence d’un ballon chinois est inhabituelle.

Des ballons météorologiques chinois – qui ne représentaient pas « une menace militaire » – ont toutefois déjà survolé le territoire taïwanais, souligne l’analyste Su Tzu-yun de l’Institut de recherche sur la défense et la sécurité nationales de Taïwan.

Celui détecté jeudi pourrait être, lui, « un test délibéré », estime M. Su. « Au-delà des objectifs météorologiques, il pourrait également s’agir d’un essai délibéré […] ou d’un signal politique ».

Le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères Wang Wenbin a pour sa part indiqué qu’il n’était « pas au courant » de la situation.

En février, un ballon chinois avait survolé le territoire américain avant d’être abattu. Washington avait dénoncé une opération d’espionnage, ce que la Chine avait démenti.