Ottawa donnera 11 millions $ à l'Égypte pour lui permettre de développer ses institutions démocratiques.

Le ministre canadien des Affaires étrangères, Lawrence Cannon, a annoncé ce financement mercredi au cours d'une visite officielle au Caire, où il rencontre les nouveaux leaders du pays et des groupes de la société civile.

M. Cannon a fait savoir qu'il avait déclaré au premier ministre Essam Sharaf et à son Cabinet que le Canada était prêt à participer à la transition de l'Égypte «de la dictature à la démocratie».

Les fonds canadiens cibleront des projets qui offrent des opportunités aux jeunes Égyptiens, ou qui appuient le développement d'institutions démocratiques dans le pays ainsi que dans le reste du monde arabe.

La grande majorité des fonds, soit 10 millions $ sur cinq ans, sera fournie par le Projet de travail décent pour les jeunes, un programme de l'Agence canadienne de développement international qui forme et aide les jeunes à trouver des emplois et à lancer des entreprises en tourisme et en production manufacturière.

Le Canada joint également ses efforts à ceux du gouvernement allemand pour former des journalistes, à l'aide d'une contribution de 300 000 $ pour aider l'Égypte à développer son secteur médias. Le Canada contribuera également 600 000 $ à un programme de soutien électoral des Nations unies, et 100 000 $ pour favoriser la transition démocratique dans la Tunisie voisine.

«Je constate partout la détermination des leaders égyptiens pour transformer la volonté du peuple égyptien afin de bâtir une société basée sur la liberté, la démocratie, les droits de la personne et l'État de droit», a déclaré le ministre, tout en appelant à des réformes démocratiques, mais également économiques.

M. Cannon a aussi rencontré le secrétaire général de la Ligue arabe, Arm Moussa, qui a déjà annoncé qu'il serait candidat à la présidence égyptienne. Les deux hommes ont discuté de la détérioration de la situation en Libye, où les forces loyales au colonel Mouammar Kadhafi semblent prendre le dessus sur les rebelles.

«J'ai mentionné l'importance du leadership arabe dans cette crise», a indiqué M. Cannon. Il a également ajouté que la communauté internationale travaillait «fiévreusement» à trouver un moyen d'intervenir en Libye. Il a noté que le Conseil de sécurité des Nations unies se réunit à nouveau pour discuter d'une autre résolution.

Le Canada est en faveur de sanctions plus sévères de la communauté internationale et souhaite un cessez-le-feu en Libye, a-t-il déclaré.

Le ministre canadien des Affaires étrangères est le plus important représentant gouvernemental à visiter l'Égypte depuis la chute du président déchu Hosni Moubarak. Les trois décennies de règne Moubarak ont pris fin en février après un soulèvement populaire de 18 jours.

M. Cannon a indiqué qu'il avait demandé au personnel du ministère de faire en sorte que l'avertissement quant aux voyages en Égypte soit levé pour les Canadiens devant se rendre dans ce pays.

La visite de Lawrence Cannon au Caire coïncide avec celle de la secrétaire d'État américaine, Hillary Clinton.