Sofia Kadhafi, la femme du dirigeant libyen Mouammar Kadhafi, a fustigé vendredi les frappes aériennes qui ont tué son fils Saïf al-Arab et accusé les forces de l'OTAN de commettre «des crimes de guerre».

«Je n'étais pas là. Mais j'aurais aimé y être, parce que cela m'aurait permis de mourir avec lui», a-t-elle déclaré sur la chaîne d'informations américaine CNN, interrogée par téléphone.

«Mon fils n'avait jamais manqué la prière du soir. Nous étions visés par des missiles tous les soirs et les frappes commençaient au moment de la prière du soir», a affirmé la femme du colonel Kadhafi, dont les apparitions dans les médias sont rarissimes.

La coalition menée par l'OTAN «cherche des excuses pour viser Mouammar», a-t-elle accusé, suggérant que l'alliance atlantique viole le mandat de l'ONU qui n'autorise d'intervention que dans le cadre de la protection des civils. «Mais qu'a-t-il fait pour mériter ça?»

Interrogée pour savoir si elle pensait avoir été personnellement visée par des frappes, elle a répondu: «Mes enfants sont des civils et ils ont été visés. Mais qu'est-ce qu'ils ont à voir dans tout ceci?».

L'OTAN «commet des crimes de guerre», a-t-elle lancé. «Ils ont tué mon fils, ils tuent le peuple libyen. Ils bafouent notre réputation».

«Que puis-je attendre de la vie maintenant? Tout ce que je souhaite, c'est que la vérité éclate. Avec la volonté de Dieu, nous serons victorieux. Nous vivrons ou mourrons au côté du peuple libyen et, quand l'heure des comptes aura sonné, ce sera l'Histoire qui nous jugera».

Selon Tripoli, Saïf al-Arab et trois des petits-enfants du dirigeant libyen, Saïf (2 ans), Carthage (2 ans) et Mastoura (4 mois), ainsi que des amis et voisins, ont été tués lors d'un raid de l'OTAN sur la capitale libyenne le 30 avril dernier.

Le chef du gouvernement italien Silvio Berlusconi a affirmé mercredi qu'ils n'étaient en fait pas morts et qu'il s'agissait de «propagande» du régime libyen.