Le Canada a annoncé vendredi une nouvelle série de sanctions contre la Syrie en raison de la répression sanglante de l'opposition par le régime de Damas.

Le Canada interdit désormais toutes les importations syriennes à l'exception de produits alimentaires et tout investissement en Syrie, ainsi que les exportations vers ce pays de tout équipement de surveillance téléphonique et informatique, a indiqué le chef de la diplomatie canadienne John Baird.

En outre, Ottawa ajoute de nouvelles personnes et entités, associées au régime du président Bachar al-Assad, à la liste de celles frappées par le gel de leurs avoirs et l'interdiction de toute transaction avec elles. La liste compte désormais 81 personnes et 31 entités.

Parmi les personnes ajoutées vendredi figurent des hommes d'affaires importants, dont Tarif Akhras, fondateur du groupe diversifié Akhras, Issam Anbouba, patron d'un groupe agro-industriel, et Ehmad Ghraiwati, président de la chambre d'industrie de Damas.

On y compte aussi dix-sept officiers, dont le général Jumah al-Ahmad, commandant des forces spéciales, et le colonel Lu'ai al-Ali, chef du renseignement militaire à Dera.

Quant à la liste des entités, on y trouve désormais la compagnie pétrolière al-Furat, le quotidien privé proche du régime al-Watan, le Centre d'études et de recherches syrien (CERS) et la chaîne Cham Press TV.

Ces listes ressemblent de près à celles citées par l'Union européenne dans ses dernières sanctions prises contre Damas.

Il s'agit de la quatrième série de sanctions adoptées par le Canada depuis le début du conflit en Syrie.

M. Baird a dénoncé «la violence insensée contre le peuple syrien» qui «continue à faire de nombreux morts». «Assad va tomber. Son gouvernement va tomber. Ce n'est qu'une question de temps, il n'a pas d'avenir», a encore dit le ministre, répondant aux questions des médias.

Selon une estimation de l'ONU, la répression en Syrie a fait au moins 5000 morts depuis la mi-mars. Les autorités syriennes, qui attribuent les troubles à des «bandes armées», ont pour leur part annoncé plus de 2000 morts dans les rangs de l'armée et des services de sécurité.