Les membres du Tea Party voulaient du changement à Washington. Ironie du sort, ils se retrouvent ce matin avec un leader on ne peut plus représentatif de l'establishment politique tant décrié par leur mouvement.



Toujours bronzé et tiré à quatre épingles, excellent golfeur, traînant une réputation de fumeur invétéré et le surnom de «Dean Martin du Congrès», John A. Boehner représente parfaitement le stéréotype du Country Club Republican. En raison de son statut au Parti républicain, il succédera vraisemblablement à la démocrate Nancy Pelosi à la présidence de la Chambre des représentants. Ce changement n'annonce rien de bon pour l'administration Obama. « Les Américains ont lancé un message au président Obama : changez de cap. Nous espérons qu'il respectera ce message. Il trouvera dans notre majorité à la Chambre la voix des Américains «, a dit John Boehner hier après sa victoire.

Contrairement aux candidats soutenus par le Tea Party, John Boehner, 60 ans, n'a rien d'un novice de la politique: il représente le huitième district de l'Ohio à la Chambre des représentants depuis 1991. Ce fils de tenancier de bar a été désigné leader républicain de la Chambre en 2006 quand son prédécesseur, Tom DeLay, a été accusé de violation des lois électorales.

Ses détracteurs démocrates lui reprochent ses liens étroits avec l'industrie du tabac. Certains membres de son propre parti ne lui pardonnent pas d'avoir voté en faveur du plan de sauvetage de Wall Street de George W. Bush à l'automne 2008.

Durant la campagne, John Boehner a promis de ne pas célébrer sa victoire, qui fera pourtant de lui l'un des politiciens les plus puissants des États-Unis. «Ce n'est pas le temps de célébrer quand 1 Américain sur 10 n'a pas d'emploi», a-t-il dit.