Le Japon doit agir rapidement et retirer du marché les aliments provenant des secteurs autour du réacteur de Fukushima si ces aliments contiennent des niveaux excessifs de radiation, a prévenu lundi l'Organisation mondiale de la santé.

L'Agence internationale de l'énergie atomique a confirmé que les niveaux de radiation dans certains légumes et dans le lait étaient «nettement plus élevés» que ceux autorisés au Japon. Les autorités japonaises devraient s'entendre mardi sur les limites à imposer aux expéditions d'aliments provenant des zones touchées.

Un porte-parole de l'OMS a indiqué lundi que les aliments contaminés sont plus dangereux à long terme pour la santé des résidants que les particules radioactives en suspension dans l'air, qui se dissipent en quelques jours. Il s'agissait de la prise de position la plus musclée de l'OMS à ce jour concernant la santé des citoyens plutôt que celle des employés des centrales endommagées.

«Le Japon va devoir décider rapidement de ne plus utiliser les aliments qui proviennent des zones qui ont possiblement été contaminées, a dit à l'Associated Press Gregory Hartl. La consommation répétée de certains produits va augmenter les risques, comparativement à la radiation dans l'air qui se produit une seule fois et qui est éliminée par la première pluie.»

Le gouvernement a déjà mis fin aux expéditions de lait provenant d'un secteur et d'épinards provenant d'un autre, et dit avoir détecté une contamination dans deux autres légumes - les graines de canola et les feuilles de chrysantèmes - et dans trois autres préfectures.

M. Hartl a précisé que les risques dépendent du type d'aliment et de sol affectés, du niveau de radiation décelée, et de la quantité consommée. Des délais qui permettraient à des aliments fortement contaminés de rejoindre les consommateurs présenteraient toutefois des grands risques, a-t-il dit, surtout pour les enfants.

Il a ajouté que l'OMS surveille la situation de près, puisque les dangers pour la santé humaine dépendent de l'évolution sur le terrain.

«Il y a une semaine nous nous préoccupions davantage des fuites de radiation et d'une explosion de la centrale nucléaire elle-même, mais maintenant d'autres problèmes retiennent davantage l'attention, comme la sécurité des aliments», a dit M. Hartl.