Une défaite de Mitt Romney au Michigan aurait provoqué un séisme politique qui aurait pu l'engloutir. Mais l'ancien gouverneur du Massachusetts a évité l'humiliation mardi en remportant la primaire de son État natal, dont son père George a été le gouverneur dans les années 60.

La victoire de Romney au Michigan n'a certes pas été écrasante, le prétendant républicain à la présidence obtenant 41% des suffrages contre 38% pour Rick Santorum, 12% pour Ron Paul et 7% pour Newt Gingrich.

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Mais le résultat de ce scrutin freine l'élan de Santorum, qui avait chamboulé la course à l'investiture républicaine en triomphant dans les trois États qui ont tenu des scrutins le 7 février (Minnesota, Missouri et Colorado).

Comme prévu, Romney a également enlevé mardi la primaire d'Arizona avec 48% des suffrages, contre 26% pour Santorum, 16% pour Gingrich et 8% pour Paul. Il a conforté, par ce doublé, son statut de meneur, aussi mal-aimé soit-il.

«Nous n'avons pas gagné par beaucoup, mais nous avons gagné, et c'est tout ce qui compte», a déclaré Romney lors de son discours de victoire, faisant allusion à sa victoire au Michigan.

Mais les dernières semaines de campagne auront coûté cher à Mitt Romney, qui a lui-même admis hier après-midi avoir commis «quelques erreurs». Il a notamment déclaré au cours des derniers jours que sa femme possédait «une couple de Cadillac» et qu'il avait de «bons amis» parmi les propriétaires d'équipes du circuit automobile NASCAR.

Les deux déclarations n'ont eu pour effet que de rappeler que le fondateur de la société d'investissement Bain Capital est un homme très riche.

Les dernières semaines de campagne ont également été coûteuses pour Santorum, qui devançait ses rivaux dans les sondages après son tour du chapeau du 7 février. L'ancien sénateur de Pennsylvanie a semblé faire peur à plusieurs républicains - sans parler du reste des Américains - en exprimant des idées ultraconservatrices sur l'avortement, la contraception et la religion, entre autres. Il a notamment déclaré dimanche que la lecture du célèbre discours de John Kennedy sur la séparation de l'Église et de l'État l'avait «fait vomir».

En concédant la victoire hier soir, Santorum a tenté d'adoucir son image en vantant sa mère et sa femme.

La primaire du Michigan mettait en jeu 30 délégués, qui seront répartis en fonction des résultats des candidats dans chacune des circonscriptions de l'État. Les 29 délégués de l'Arizona iront tous au vainqueur. Il faut 1144 délégués pour remporter l'investiture républicaine.

Tous les adultes inscrits sur les listes électorales du Michigan pouvaient participer à la primaire d'hier dans cet État, y compris les démocrates. Ceux-ci ont d'ailleurs été ciblés lundi et hier par des appels automatisés les encourageant à voter pour Rick Santorum.

Le camp Santorum a reconnu avoir mis en oeuvre ce stratagème pour attirer les votes de ceux qu'on appelle les «Reagan Democrats», ces cols bleus du Michigan qui ont tourné le dos à leur parti en 1980 pour appuyer Ronald Reagan plutôt que Jimmy Carter.

Romney a qualifié le stratagème de «coup bas».

Selon les sondages réalisés à la sortie des bureaux de vote, les démocrates ont composé 10% de l'électorat de la primaire républicaine du Michigan mardi.

PLEINS FEUX SUR L'OHIO

Onze États tiendront des scrutins le 6 mars dans le cadre de la course à l'investiture républicaine. Mais aucun d'entre eux n'attirera autant l'attention que l'Ohio, État baromètre par excellence aux États-Unis.

À moins d'une semaine de ce «super mardi», Rick Santorum devance ses rivaux dans les plus récents sondages. Selon une enquête de l'Université de Cincinnati publiée hier, il obtient 37% des intentions de vote contre 26% pour Mitt Romney, 16% pour Newt Gingrich et 11% pour Ron Paul.

Un sondage réalisé par l'Université de Quinnipiac et publié lundi donne à l'ancien sénateur de Pennsylvanie une avance de sept points sur l'ancien gouverneur du Massachusetts, son plus proche rival.

L'Ohio allouera 66 des 420 délégués qui seront en jeu mardi prochain.