Trois mois après le début d'une course à l'investiture républicaine marquée par des revirements imprévisibles, Mitt Romney a de nouveau évité de justesse un revers gênant en remportant 6 des 10 États du «super mardi», dont l'Ohio.

Vers 00h30, les médias américains ont déclaré Mitt Romney vainqueur de la primaire d'Ohio, le joyau des scrutins tenus hier dans dix États.

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Après le dépouillement de 99% du vote, l'ancien gouverneur du Massachusetts avait obtenu 451 972 voix, ou 38%, contre 439 932, ou 37%, pour Rick Santorum, 173 797, ou 14,6%, pour Newt Gingrich, et 110 289, ou 9,3%, pour Ron Paul.

Romney aura donc remporté 6 des 10 États du «Super mardi», ses autres victoires étant intervenues au Massachusetts, au Vermont, en Virginie, en Idaho et en Alaska.

Une défaite dans cet État baromètre par excellence qu'est l'Ohio lui aurait fait très mal. Depuis 1972, aucun candidat républicain n'a remporté l'investiture de son parti pour la présidence sans avoir auparavant remporté la primaire du Buckeye State. En début de nuit, le candidat mormon obtenait 37,8% des suffrages exprimés en Ohio contre 37,2% pour Santorum, 14,6% pour Newt Gingrich et 9,3% pour Ron Paul. Il a également remporté les primaires du Massachusetts, du Vermont, de la Virginie et de l'Idaho.

«Je ne vous laisserai pas tomber. Je vais remporter cette nomination», a déclaré Romney devant des partisans réunis à Boston, avant que les derniers résultats en Ohio ne soient connus.

«Vous avez un président qui a échoué. Et cela va changer. Je suis prêt à guider notre parti et je suis prêt à guider notre nation vers la prospérité», a-t-il ajouté.

Malgré des moyens financiers très inférieurs à ceux de Romney, Santorum aura connu un bon «super mardi». Non seulement il aura fait peur au favori républicain en Ohio, mais il aura également remporté le Tennessee, l'Oklahoma et le Dakota du Nord.

Il s'agissait des premières victoires de Santorum depuis son triplé du 7 février (au Minnesota, au Missouri et au Colorado), qui lui avait permis de relancer la campagne.

«Nous continuons à revenir!», s'est exclamé le républicain de 53 ans devant une foule de partisans à Steubenville, en Ohio.

Au moment de prononcer son discours, Santorum ne connaissait pas encore le verdict de l'Ohio.

«C'est le début de la fin de la liberté en Amérique», a ajouté le candidat ultraconservateur en dénonçant la réforme du système de santé promulgué par Barack Obama. «Une fois que le gouvernement contrôle votre vie, il vous a. C'est pourquoi nous avons décidé d'en sortir.»

Santorum a également reproché à Romney d'avoir encouragé le président démocrate à étendre à l'ensemble des États-Unis la réforme du système de santé qu'il a fait adopter au Massachusetts en tant que gouverneur.

«Nous avons besoin d'une personne pour affronter le président Obama qui défende les bonnes positions et qui soit honnête avec le peuple américain», a-t-il ajouté.

Comme prévu, Newt Gingrich a remporté une victoire facile en Géorgie, l'État qu'il a représenté au Congrès pendant plusieurs années. Il a promis de poursuivre sa campagne.

Les 10 États du «super mardi» mettaient en jeu 437 délégués, sur les 1144 nécessaires pour remporter l'investiture républicaine. La plupart des États répartiront leurs délégués proportionnellement.

Avant les scrutins de mardi soir, Romney menait la course aux délégués avec 203, contre 92 pour Santorum, 56 pour Gingrich et 25 pour Ron Paul, selon l'Associated Press.