(New York) La police de New York (NYPD) va assouplir ses techniques controversées de maintien de l’ordre, conformément à un règlement judiciaire annoncé mardi, plus de trois ans après des violences policières contre des manifestants antiracistes du mouvement Black Lives Matter en 2020.

La première force de police des États-Unis va « mettre en œuvre de nouvelles pratiques pour mieux relever les défis que posent les manifestations spontanées, la nécessité d’assurer la sécurité des New-Yorkais et le respect des droits de chacun à la liberté d’expression », ont annoncé dans un communiqué le maire de New York Eric Adams, lui-même ancien policier, et le patron du NYPD, Edward Caban.

Ces nouvelles règles sont consignées dans un accord judiciaire d’une quarantaine de pages consacré par la justice fédérale de Manhattan et rendu public mardi. Ce règlement a été scellé entre la mairie de New York, sa police, l’association New York Civil Liberties Union et la procureure générale de l’État de New York Letitia James qui avait porté plainte contre le NYPD en janvier 2021.

L’été précédent, en pleine pandémie de COVID-19, New York et d’autres grandes villes des États-Unis avaient vu descendre dans les rues des milliers de personnes sous la bannière du mouvement Black Lives Matter, révoltées par le racisme et la mort de l’Afro-Américain George Floyd, tué le 25 mai 2020 par un policier blanc à Minneapolis.

Certaines manifestations avaient dégénéré en pillages et destructions et des violences policières avaient été dénoncées, notamment à New York où environ 2000 personnes avaient été interpellées.

En mars dernier, dans un premier accord en justice, la municipalité avait accepté de payer 21 500 dollars à chacun des centaines de manifestants victimes d’une opération policière controversée d’encerclement dans le Bronx, le 4 juin 2020.

C’est justement cette technique dite du « nassage » – couplée à des matraquages – à laquelle le NYPD a accepté de renoncer. La police privilégiera un maintien de l’ordre « mieux calibré » et « à plusieurs niveaux », en quatre étapes, censé réduire le risque de violences à grande échelle.

« Le droit de manifester pacifiquement fait fondamentalement partie de la liberté en Amérique, tout comme le droit à la sécurité publique est essentiel pour que notre ville fonctionne », a souligné le maire Eric Adams, se félicitant de « l’équilibre » de l’accord sur le maintien de l’ordre dans la bouillonnante capitale économique et culturelle des États-Unis peuplée de 8,5 millions d’âmes.