(Houston) Le Texas a annoncé vendredi la construction d’une base militaire à la frontière avec le Mexique, un nouvel exemple du bras de fer entre son gouverneur et l’État fédéral sur les entrées illégales de migrants, devenues un thème de la campagne présidentielle aux États-Unis.

Le gouverneur républicain de l’État Greg Abbott en a fait l’annonce à Eagle Pass, sur le terrain d’environ 32 hectares où sera construite cette installation. Celle-ci bordera le Rio Grande, fleuve faisant office de frontière, et pourra recevoir quelque 300 soldats dès le mois d’avril.

« Cela augmentera les capacités militaires du Texas à Eagle Pass afin d’agir de manière plus efficace » contre le flux de migrants irréguliers, a assuré le gouverneur, précisant qu’elle pourra accueillir in fine 1800 soldats.

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Le gouverneur du Texas, Greg Abbott

Greg Abbott, soutien de l’ex-président Donald Trump, accuse l’administration Biden de permettre une « invasion » de migrants irréguliers à la frontière sud du pays et de ne pas agir contre les bandes criminelles qui, selon lui, contrôlent la frontière du côté mexicain.

Le contrôle des frontières est une compétence fédérale aux États-Unis, mais la Garde nationale du Texas s’est installée en janvier dans un parc municipal d’Eagle Pass, donnant sur le fleuve.

Le gouverneur Abbott a par ailleurs fait installer quelque 160 km de fils barbelés le long du Rio Grande, une mesure que l’administration Biden conteste en justice. La Cour suprême des États-Unis a temporairement autorisé l’État fédéral à retirer ces fils barbelés, mais le Texas a continué d’en installer alors que le litige suit son cours jusqu’à une décision judiciaire sur le fond.

« Avoir des soldats installés juste à côté du fleuve permettra de construire plus rapidement cette barrière de fils barbelés », a dit vendredi M. Abbott, vantant « l’efficacité » de ce dispositif qui aurait fait, selon lui, diminuer le nombre de traversées de migrants depuis le Mexique.

Le Texas a également voté une loi permettant à ses forces d’arrêter des migrants irréguliers à la frontière, une compétence normalement du ressort de l’administration fédérale. La justice devrait trancher la question d’ici l’entrée en vigueur de la loi en mars.