(Washington) Le Pentagone a affirmé lundi que des problèmes de protocole, liés à une volonté de préserver la vie privée du secrétaire à la Défense Lloyd Austin au moment du diagnostic de son cancer, étaient à l’origine du silence gardé par le ministère sur ce dossier.

Dans une enquête menée par les subordonnés du chef du Pentagone, ceux-ci revendiquent n’avoir découvert aucune preuve de faute ou de dissimulation intentionnelle.

L’ancien général de 70 ans avait été hospitalisé le 1er janvier pour deux semaines en raison de complications à la suite d’une opération liée à un cancer de la prostate qui a été diagnostiqué début décembre.

Ce diagnostic et les deux hospitalisations qui en ont suivi n’ont été communiqués aux hautes autorités du pays, à commencer par Joe Biden, que plusieurs jours plus tard, provoquant un tollé aux États-Unis.

En pleine année électorale, des élus républicains ont réclamé son départ, mais Joe Biden avait déclaré garder confiance en son secrétaire à la Défense, tout en regrettant un manque de communication.

« Aucun élément analysé durant cet examen n’a montré une quelconque indication de mauvaise intention ou de tentative de dissimulation », a déclaré le Pentagone dans un résumé déclassifié de l’enquête sollicitée par le cabinet de Lloyd Austin.

Cependant, « les lois sur la confidentialité médicale ont empêché les soignants de partager ouvertement les informations médicales avec les équipes du secrétaire », qui hésitaient également à « s’immiscer ou à partager une quelconque information qu’ils avaient pu apprendre », souligne l’examen.

Le résumé souligne en outre l’« absence de méthodologie établie pour prendre une décision non planifiée » de transfert des fonctions du secrétaire à son adjointe, ce qui a pu « contribuer à l’absence de partage exhaustif d’informations sur la situation ».

Lors d’une conférence de presse le 1er février, le secrétaire à la Défense s’était excusé d’avoir gardé le secret sur son cancer.

Lloyd Austin avait de nouveau été hospitalisé le 11 février et admis en unité de soins intensifs pour un problème de vessie.

Cette fois-ci, le Pentagone avait promptement communiqué sur sa nouvelle hospitalisation, le public ayant été prévenu à peu près deux heures après son départ à l’hôpital.

Le secrétaire était sorti de l’hôpital deux jours plus tard.