La marée noire s'étend désormais sur un rayon de 320 km dans le Golfe du Mexique selon les garde-côtes qui n'ont pas confirmé dimanche le chiffre avancé par BP de 10 000 barils de pétrole récupérés quotidiennement grâce à l'entonnoir installé sur le puits.

Le pétrole «est répandu sur un rayon de 320 km autour de la tête de puits, d'où il fuit en ce moment, et il ne s'agit pas d'une nappe monolithique», a expliqué dimanche Thad Allen, le commandant des garde-côtes américains sur la chaîne de télévision ABC.

«Il s'agit littéralement de centaines de milliers de petites nappes», a-t-il ajouté, expliquant que ces rubans épars de pétrole flottant à la surface du golfe compliquaient la tâche consistant à tenter d'empêcher le brut de toucher les côtes.

Plus tôt dans la journée, le directeur général du géant pétrolier britannique Tony Hayward avait avancé le chiffre de «10 000 barils» (1,6 million de litres) de pétrole récupérés par jour grâce à l'entonnoir placé jeudi soir sur la fuite à 1,5 km de la surface. Il s'agit «probablement de la grande majorité» du brut qui s'échappe, a-t-il précisé.

On ignore quelle quantité se déverse chaque jour du puits depuis l'explosion le 20 avril puis le naufrage deux jours plus tard de la plateforme Deepwater Horizon, exploitée par BP. Les estimations sont comprises entre 2 et 3 millions de litres par jour.

Samedi, le commandant des garde-côtes américains, l'amiral Thad Allen, avait indiqué que 6 000 barils, soit 950 000 litres de pétrole, avaient pu être récupérés en 24 heures la veille grâce à l'entonnoir.

L'entonnoir posé jeudi comporte quatre soupapes qui doivent éviter que des cristaux ne se forment à l'intérieur du dispositif, comme cela avait été le cas lors d'une première tentative de confinement de la fuite. Ces soupapes, par lesquelles fuit toujours du pétrole, doivent être fermées progressivement.

Auparavant, BP avait essuyé échec sur échec pour arrêter l'écoulement du brut.

M. Hayward a en outre annoncé dimanche la pose «d'ici le week-end prochain» d'une autre système de captage. «Lorsque ces deux (systèmes) seront en place, nous espérons fortement capter la grande majorité du pétrole», a-t-il dit, sans nier que le colmatage de la fuite restait un travail de longue haleine.

«D'ici la fin du mois, un système de captage plus permanent sera mis en place avant que les puits de secours ne soient opérationnels en août», a observé M. Hayward.

Quelle que soit la quantité captée, a confirmé l'amiral Allen, du pétrole continuera de fuir dans l'océan jusqu'à l'installation des puits de secours et les autorités auront à gérer le problème au moins jusqu'en automne, avec «des impacts écologiques à long terme».

Face aux critiques qui se sont multipliées contre BP aux États-Unis, son directeur général a renouvelé les promesses du groupe d'«arrêter cette fuite»,  de «nettoyer» les zones souillées par le pétrole et de «réparer tous les dégâts causés à l'environnement».

«Nous allons remettre les côtes du golfe dans l'état où elles se trouvaient avant cet événement», a-t-il promis, évoquant «un engagement indiscutable».

Samedi, le président Barack Obama a promis d'utiliser «toutes les ressources» dont son gouvernement dispose pour «protéger les côtes, nettoyer le pétrole, faire en sorte que BP et d'autres entreprises prennent leurs responsabilités».