(Thessalonique) Le premier ministre grec Kyriakos Mitsotakis a jugé samedi que la Grèce, frappée par « les plus graves incendies et inondations de son histoire » durant l’été, subissait avec le changement climatique « une guerre en temps de paix ».

« Nous sommes dans une sorte de guerre en temps de paix », a assuré le chef du gouvernement lors de son discours annuel de rentrée en annonçant notamment un renforcement du rôle de l’armée dans la lutte contre les conséquences des catastrophes naturelles.

Le dirigeant conservateur, qui fait face à des critiques pour la gestion jugée hasardeuse des inondations dans le centre du pays la semaine dernière, a indiqué qu’une réserve spéciale pour les catastrophes naturelles serait doublée pour atteindre 600 millions d’euros (865 millions de dollars CAN) à partir de 2024.  

Elle sera financée par l’augmentation d’une taxe d’occupation des hôtels de luxe, a-t-il précisé.

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Le pays a été frappé la semaine dernière par des inondations.

Après des incendies dévastateurs en juillet puis fin août qui ont ravagé plus de 150 000 hectares, la Grèce a été frappée la semaine dernière par des inondations qui ont fait selon des sources policières 17 morts dans le centre du pays, en Thessalie, une région agricole de prime importance.

« Le coût de la restauration sera considérable, mais notre économie est suffisamment forte pour le supporter », a insisté M. Mitsotakis lors de ce discours à la Foire internationale de Thessalonique (nord).

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Un incendie de forêt était en activité le 2 septembre dernier à Lefkimmi, dans le nord de la Grèce.

« Ce que nous avons perdu, État et citoyens, nous le reconstruirons ensemble », a-t-il dit, qualifiant le changement climatique de « nouvel ennemi ».  

Il devrait détailler les mesures prévues pour lutter contre les conséquences des intempéries lors d’une conférence de presse dimanche.

Confortablement réélu il y a près de trois mois, Kyriakos Mitsotakis essuie des critiques acerbes de l’opposition et d’une partie de la population touchée par ces intempéries en raison de la lenteur des secours et d’un manque de coordination entre l’armée et les services de protection civile.

L’opposition de gauche Syriza a notamment fustigé le manque de travail de prévention des inondations en Thessalie, déjà frappée par des intempéries dévastatrices en 2020.