(Bruxelles) L’Union européenne a déploré mercredi le veto opposé par la Russie la veille au Conseil de sécurité à une prolongation du mécanisme d’aide humanitaire transfrontalier vers la Syrie, y voyant une « politisation de l’aide humanitaire » qui met des vies en danger.

« L’arrêt de l’aide transfrontalière signifiera la perte de l’unique ligne d’approvisionnement dont dépendent plus de quatre millions de personnes vivant dans le nord-ouest de la Syrie, dont près de trois millions de personnes déplacées », ont déclaré dans un communiqué le commissaire européen à la Gestion des crises, Janez Lenarcic, et le chef de la diplomatie européenne Josep Borrel.

« Nous appelons la Fédération de Russie à ne pas aggraver gratuitement les souffrances de millions de Syriens », ont ils ajouté.

Après un veto russe, le Conseil de sécurité de l’ONU a échoué mardi à prolonger le mécanisme d’aide humanitaire transfrontalier vers la Syrie, fermant au moins temporairement une voie de passage vitale pour des millions d’habitants de zones rebelles du pays.

Les 15 membres du Conseil tentaient depuis des jours de trouver un compromis pour prolonger ce mécanisme qui permet d’acheminer depuis la Turquie, en passant par le poste frontière de Bal al-Hawa et sans autorisation de Damas, nourriture, eau ou médicaments aux habitants du nord-ouest de la Syrie.

Une majorité de membres du Conseil réclamaient une prolongation d’au moins un an pour permettre une meilleure planification de l’aide.

Face à l’opposition de la Russie, qui insistait pour seulement six mois, la Suisse et le Brésil, en charge de ce dossier, ont finalement proposé un compromis de neuf mois.

Compromis auquel la Russie, un allié clé de Damas, a opposé mardi son veto, empêchant son adoption malgré 13 voix en faveur, et une abstention : la Chine.

Selon l’ONU, le mécanisme qui a expiré lundi permettait d’aider 2,7 millions de personnes chaque mois.