(Damas) Au moins six personnes ont été tuées et plus de 20 autres blessées jeudi en Syrie dans l’explosion d’un engin près du mausolée de Sayeda Zeinab, haut lieu de pèlerinage chiite au sud de Damas, selon les autorités syriennes.

Le ministère de l’Intérieur a communiqué jeudi soir un nouveau bilan de six morts, selon l’agence de presse officielle Sana, après un premier bilan du ministère de la Santé faisant état de cinq morts et 26 blessés.

Dans un communiqué précédent, le ministère de l’Intérieur avait indiqué que l’attaque « terroriste » était due à « l’explosion d’une moto près d’un taxi », affirmant que « les investigations se poursuivaient ».

Le ministre de la Santé Hassan al-Ghabach s’est rendu au chevet des blessés, après « l’explosion d’un engin à Sayeda Zeinab qui a fait cinq morts et 26 blessés », en plus de 20 autres blessés qui « ont été soignés sur place ou qui ont déjà quitté les hôpitaux », avait précisé le ministère.

L’attaque n’a pas été revendiquée dans l’immédiat.

La télévision d’État syrienne avait auparavant fait état d’un « engin explosif placé par des inconnus dans un taxi ».

Une source à l’hôpital Al-Sadr, dans la région de Sayeda Zeinab où se trouve le mausolée, avait affirmé que dix blessés avaient été admis à l’établissement, dont un dans un état grave.

« Énorme explosion »

« Nous avons entendu une énorme explosion et les gens ont commencé à courir […] ensuite, les ambulances sont arrivées et les forces de sécurité ont bouclé la zone », a raconté Ibrahim, un fonctionnaire de 39 ans.  

L’attaque a eu lieu « près d’un bâtiment des services de sécurité […] et à 600 mètres du mausolée de Sayeda Zeinab », la petite-fille du prophète Mahomet et la fille de l’imam Ali, figure fondatrice de l’islam chiite, a-t-il précisé.

Ces derniers jours, les autorités ont renforcé les mesures de sécurité dans la zone, à la veille de l’Achoura, la plus importante fête musulmane chiite.  

Mardi, deux civils ont été blessés dans l’explosion d’une moto dans le même secteur, selon des médias officiels citant un responsable de la sécurité.  

Avec sa mosquée aux céramiques turquoise et à la coupole d’or dans le style iranien, le complexe de Sayeda Zeinab est défendu, depuis le début de la guerre en Syrie en 2011, par des miliciens chiites, notamment libanais et irakiens, aux côtés de l’armée de Damas.

Revendiqué par le groupe État islamique (EI), un double attentat suicide en février 2016, à 400 mètres du mausolée, avait fait 134 morts, dont plus de 90 civils.

Quelques semaines plus tôt, l’EI avait également revendiqué la responsabilité d’une triple explosion près du sanctuaire, qui avait fait au moins 70 morts.

Après une montée en puissance fulgurante en 2014 en Syrie et en Irak, l’EI a vu son « califat » autoproclamé vaciller sous le coup d’offensives successives lancées dans ces deux pays avec le soutien d’une coalition internationale antidjihadiste.

La défaite de l’EI en Syrie a été proclamée en 2019, mais la coalition est restée dans le pays pour lutter contre des cellules djihadistes qui continuent d’y opérer.  

Le conflit en Syrie, où plusieurs puissances et des groupes djihadistes sont impliqués, a fait depuis 2011 près d’un demi-million de morts, ravagé les infrastructures et déplacé des millions de personnes.