(Bagdad) Au moins 11 civils ont été tués dans l’est de l’Irak quand leur minibus a été touché par l’explosion de mines avant d’être visé par un tireur embusqué, ont indiqué vendredi deux responsables sécuritaires, une attaque djihadiste selon le gouverneur de la province.

L’attaque dans la province de Diyala, qui s’est déroulée jeudi en soirée, a visé un minibus transportant des civils qui rentraient d’un rassemblement électoral organisé par un candidat de leur tribu, a précisé à l’AFP un responsable au ministère de l’Intérieur, s’exprimant sous le couvert de l’anonymat.

Le gouverneur de la province de Diyala Mouthana al-Tamimi a dénoncé « une opération lâche perpétrée par le groupe terroriste Daech », en allusion aux djihadistes de l’organisation État islamique (EI). Sur sa page Facebook, il a appelé les forces de sécurité à « redoubler de vigilance face aux cellules dormantes » de l’EI.

Au moins « 11 personnes ont été tuées et 17 blessées dans une attaque perpétrée avec un engin explosif puis des tirs visant l’attroupement » provoqué par l’explosion initiale, au village d’al-Omraniya, dans la région de Miqdadiya, a indiqué à l’AFP une seconde source sécuritaire depuis la capitale Bagdad.

De son côté, le responsable du ministère de l’Intérieur a assuré qu’un « minibus » avait été visé « par deux bombes artisanales à son retour d’un rassemblement électoral ».

« S’en est suivi des tirs menés par un tireur, depuis un lieu qui n’a pas été identifié », a précisé le responsable, faisant lui état d’un bilan de 12 civils tués et 13 blessés.

Le groupe EI n’a pas revendiqué dans l’immédiat cette attaque à Diyala, une région où des cellules djihadistes sont toujours actives.

L’attaque intervient quelques semaines avant les élections des conseils provinciaux attendues le 18 décembre. Ces instances jouissent de prérogatives importantes et élisent les gouverneurs.

Après une montée en puissance fulgurante et la conquête de vastes territoires en Irak et en Syrie voisine, l’EI a vu son « califat » autoproclamé s’écrouler sous le coup d’offensives successives dans ces deux pays.

Les autorités irakiennes ont proclamé leur « victoire » contre l’EI fin 2017, mais les djihadistes continuent d’attaquer sporadiquement les effectifs de l’armée et de la police, particulièrement dans les zones rurales et reculées, hors des grandes villes.

Un rapport de l’ONU publié cet été expliquait que « l’action antiterroriste des forces irakiennes a continué d’entraîner une réduction des activités de Daech, lequel a cependant maintenu une insurrection de faible intensité ».

Selon ce rapport, « la structure principale de Daech persiste et continue de compter de 5000 à 7000 membres en Irak et en République arabe syrienne, dont la plupart sont des combattants ».