Constance Massicotte

Il y a cinq ans, Constance Massicotte a commencé à créer des mèmes en anglais sur un compte secret. Leur succès l’a convaincue de les publier sur sa page personnelle, puis d’en écrire en français. Elle dévoilait ainsi une autre facette de sa personnalité. La créatrice de mode ne se doutait pas que ces mèmes, souvent des parodies de phrases dites inspirantes, deviendraient des outils promotionnels. « Ça amène des gens sur ma page pour mes vêtements, parce qu’ils voient mes mèmes partagés et découvrent ma page ensuite. » Constance est l’une des rares Québécoises créatrices de mèmes. Pourquoi ? « Ça peut être gênant de penser que tu ne vas pas être drôle. Si je poste un mème et qu’il ne marche pas tant que ça, je vais me sentir vraiment pas bien. Je crois que la plupart des filles ne veulent pas prendre ce risque. »

Consultez le compte Instagram de Constance Massicotte

Québécois Normal

PHOTO EDOUARD PLANTE-FRÉCHETTE, LA PRESSE

Louis, du compte Québécois Normal

Comme c’est souvent le cas, Louis a commencé à faire des mèmes pour ses amis, puis une passion s’est développée. « Les aspects qui influencent la page sont le fait que je suis une personne queer et que je suis quelqu’un d’immigrant, souligne-t-il. J’aime parler de la culture québécoise, surtout la musique, mais parfois, je ne sais pas à quel point j’ai le droit de dire que je suis Québécois. Je pense que j’ai un point de vue un peu particulier dans le sens que je ne suis pas né là-dedans. C’est une culture que j’ai dû découvrir par moi-même. » Cet adepte du shit posting de 20 ans estime qu’il est important de respecter les règles non écrites du genre. « Tu veux être le plus authentique possible, mais on a tous l’impression qu’à un certain point, on a un devoir entre le ridicule et la responsabilité. C’est une dualité. »

Consultez le compte Instagram de Québécois Normal

Fruiter

PHOTO MARCO CAMPANOZZI, LA PRESSE

Vincent Houde, de Fruiter

« En 2016, peut-être 2015, il y a eu une espèce de regain des mèmes au Québec plus à la sauce ironique parce qu’initialement, ils étaient très premier degré. Cette touche sarcastique m’a beaucoup parlé, raconte Vincent Houde. Dans mes premières publications, j’ai fait une vidéo, une parodie du générique des Frères Scott à Vrak, devenue super virale pour l’époque, avec environ 150 000 vues sur Facebook. C’était le premier succès de la page. » Fruiter est certainement le mèmeur le plus populaire au Québec, alors que ses comptes totalisent plus de 250 000 abonnés. Vincent publie presque quotidiennement. D’où viennent ses idées ? « La culture pop et la nostalgie, nomme-t-il d’emblée. Je consomme énormément de culture québécoise, d’émissions, de musique. Ces thématiques m’inspirent pour du contenu. Il y a aussi un peu la politique et l’actualité. »

Consultez le compte Instagram de Fruiter

Lynternait

  • Thierry Hardy-Lachance, de Lynternait

    PHOTO FOURNIE PAR THIERRY HARDY-LACHANCE

    Thierry Hardy-Lachance, de Lynternait

  • Anthony Thibeault, de Lynternait

    PHOTO FOURNIE PAR THIERRY HARDY-LACHANCE

    Anthony Thibeault, de Lynternait

  • Deven Caron, de Lynternait

    PHOTO FOURNIE PAR THIERRY HARDY-LACHANCE

    Deven Caron, de Lynternait

1/3
  •  
  •  
  •  

« Ce sont eux qui ont vraiment pavé le chemin pour toutes les pages de mème au Québec », indique Vincent Houde à propos du trio derrière Lynternait, qui a pratiquement cessé ses activités. Thierry Hardy-Lachance s’est joint à Anthony Thibeault et Deven Caron en 2015, deux ans après leurs débuts. « Dans le temps, on faisait trois publications par jour. Parfois, je trouvais ça un peu drainant, parce que tu te forces à être créatif. Mais c’était une belle expérience. […] Deux ou trois fois, on a utilisé notre plateforme à des fins qu’on pourrait qualifier de bonnes. Au lendemain de la tuerie à la mosquée de Québec, sur des groupes Facebook, tel La Meute, on voyait des commentaires du genre ‟Bonne affaire ! Ils méritent juste ça !” Alors, on a demandé à nos fans de répondre à la haine par l’absurdité la plus totale. Ils ont envahi ces groupes pour écrire les commentaires les plus insignifiants, genre ‟J’ai un bouton sur le prépuce, comment je me soigne ?” Pendant deux ou trois jours, le message de haine a été complètement submergé. »

Consultez le compte Instagram de Lynternait

Skedoo Sled

PHOTO EDOUARD PLANTE-FRÉCHETTE, LA PRESSE

Fabrice Poirier de Skedoo Sled

Fabrice Poirier, qui habite Québec, est originaire de la Gaspésie. « J’ai côtoyé des gens au langage assez coloré, qui ont des expressions particulières, et je me suis beaucoup inspiré d’eux pour créer un personnage de redneck de région, qui sacre beaucoup et qui parle en joual. » Sa page Instagram, lancée il y a près de quatre ans, est l’une des plus originales au Québec. « Dans le mème, si t’es rapide et t’es capable de trouver des jokes en lien avec l’actualité, tu vas aller chercher le plus de likes. […] Ce qui m’aide aussi à me démarquer, c’est que je trouve mes propres images sur des bandes d’images gratuites. Des gens m’envoient aussi des vidéos et me disent ‟fais un mème avec ça !”. La communauté m’aide à créer mon contenu. »

Consultez le compte Instagram de Skedoo Sled
En savoir plus
  • Nombre d’abonnés de ces comptes québécois :
    Fruiter
    Facebook : 154 000
    Instagram : 78 000
    TikTok : 32 000
    Lynternait
    Facebook : 82 000
    Instagram : 25 600
    Skedoo Sled
    Facebook 30 000
    Instagram 40 500
    Constance Massicotte
    Instagram 7400
    Québécois Normal
    Instagram 1350