Les dirigeants du Grand Prix de Montréal ont nié hier les allégations du grand patron de la F1, Bernie Ecclestone, selon lesquelles leur organisation devait des sommes d'argent importantes pour les droits de présentation de la course à Montréal en 2006 et en 2007.

Bernie Ecclestone a récemment déclaré au magazine allemand Auto Motor und Sport que tant que la F1 ne recevra pas les sommes dues pour les droits de présentation passés, elle ne serait pas de retour à Montréal.

«Nous avons tenté tout ce qui était en notre pouvoir, mais ils n'ont pas rempli leurs obligations au cours des trois dernières années. Ils n'ont payé que la moitié de ce qu'ils nous doivent. Je ne dirais pas que le Canada n'a aucune chance de revenir au calendrier, mais ils doivent d'abord nous payer», peut-on lire dans la revue.

Campagne de dénigrement

Pour Paul Wilson, vice-président marketing de Grand Prix F1 du Canada, il s'agit d'une véritable campagne de dénigrement à l'endroit de son organisation.

«On connaît M. Ecclestone et on sait qu'il a l'habitude de négocier en discréditant les organisations dans les journaux, a-t-il expliqué à La Presse. Nous nous refusons à ce que l'intégrité du Grand Prix F1 du Canada soit ainsi remise en question, dans un objectif évident de «mettre la table» pour les négociations avec les ordres de gouvernement.»

M. Wilson soutient que M. Ecclestone a accepté les ententes de paiement avec son organisation pour les années 2006 et 2007 et qu'elles ont été «intégralement respectées».

«Il est vrai que nous avons un différend commercial relativement aux sommes dues, mais seulement pour 2008. Ce différend a été causé par une différence d'interprétation dans l'historique contractuel entre les deux parties, précise M. Wilson. Nous avions d'ailleurs bon espoir de régler ce différend jusqu'à ce que M. Ecclestone décide, de façon unilatérale, de retirer la manche canadienne du calendrier de la F1.»

De Montréal à Abou Dhabi

Le Grand Prix du Canada, dont les retombées économiques oscilleraient entre 80 et 100 millions de dollars pour Montréal, a été éliminé du calendrier 2009 le 7 octobre dernier et remplacé par l'épreuve d'Abou Dhabi. Le Grand Prix de Turquie occupe les dates précédemment réservées à Montréal, soit du 5 au 7 juin.

Le maire de Montréal, Gérald Tremblay, a récemment déclaré qu'il y avait un différend contractuel de l'ordre de 10 à 20 millions entre la F1 et le promoteur du Grand Prix du Canada. Le maire Tremblay a aussi déclaré vendredi qu'il avait communiqué avec Bernie Ecclestone et prévoyait le rencontrer le plus tôt possible. Les gouvernements fédéral, provincial et municipal n'ont pas écarté une aide financière pour sauvegarder la course.

Avec La Presse Canadienne