Se baigner dans un lac ou une rivière procure un immense plaisir. L’eau est délicieusement fraîche, douce, on peut nager sans entraves, on a un point de vue différent sur la rive, où peuvent se cacher une tortue ou un canard.

À Montréal, ce bonheur n’est pas très accessible à l’heure actuelle. Mais il pourrait le devenir : il y aurait 57 endroits autour de l’île qui se prêteraient à la baignade en raison d’une très bonne qualité de l’eau.

« Mais c’est sur la base de la qualité de l’eau uniquement », précise Sophie Lachance, responsable des communications et de la mobilisation à la Fondation Rivières. « Nous n’avons pas analysé le courant ou l’entrée à l’eau pour voir si c’était sécuritaire. »

La Fondation Rivières a étudié les données recueillies par le Réseau de suivi des milieux aquatiques à 115 endroits autour de Montréal. La fondation a déterminé que près de la moitié des emplacements, soit 57, étaient propices à la baignade en temps sec. En raison des surverses d’eaux usées, seuls 25 endroits permettraient la baignade en temps de pluie.

Les Montréalais peuvent se consoler : à Laval, un seul endroit est propice à la baignade en temps sec (port de plaisance à Laval-sur-le-Lac), et aucun en temps de pluie.

PHOTO CATHERINE LEFEBVRE, ARCHIVES COLLABORATION SPÉCIALE

Alvaro Ordaz profite de la plage de Verdun.

À l’heure actuelle, on peut se baigner à trois endroits à Montréal : le parc-nature du Cap–Saint-Jacques, le parc-nature du Bois-de-l’Île-Bizard et la plage de Verdun.

« Le problème, c’est que ces trois lieux-là sont tous dans l’ouest de Montréal, note Mme Lachance. Or, dans l’île de Montréal, l’Ouest, c’est là où il fait le moins chaud. Ça démontre qu’il y a une certaine contradiction. Il y a vraiment un besoin dans l’est de Montréal. »

Projet promenade Bellerive

Il y a des projets dans le collimateur, avec une excellente qualité de l’eau. La baignade pourrait notamment être possible dès 2024 à la promenade Bellerive, dans Tétreaultville.

PHOTO HUGO-SÉBASTIEN AUBERT, ARCHIVES LA PRESSE

Il y a du potentiel pour la promenade Bellerive.

« On a déjà fait des analyses sur l’intensité, la direction et la vitesse des courants, on a vérifié s’il y a des éléments toxiques sur la grève ou dans le littoral, la topographie du fond marin a déjà été analysée », énumère Pierre Lessard-Blais, maire de l’arrondissement de Mercier–Hochelaga-Maisonneuve.

Il reste une analyse à faire pour vérifier s’il s’agit d’une zone d’alimentation pour le chevalier cuivré, une espèce de poisson menacée d’extinction.

Si le gouvernement du Québec et Ottawa ont permis le développement du port de Montréal à Contrecœur malgré la présence d’une zone pour le chevalier cuivré, nous pensons pouvoir avoir des analyses positives pour la baignade d’êtres humains dans le fleuve. Ce ne sont pas quelques enfants qui auront un impact majeur sur l’habitat de l’espèce.

Pierre Lessard-Blais, maire de l’arrondissement de Mercier–Hochelaga-Maisonneuve, à propos du projet de la promenade Bellerive

Le projet ne coûtera pas une fortune parce que les infrastructures seront gardées au minimum.

« Les citoyens riverains désirent que l’intervention ne dénature pas le parc et c’est pourquoi on n’arrive pas avec de gros camions de sable, affirme M. Lessard-Blais. On va garder la plage de galets déjà existante, on va définir une zone de baignade autorisée avec sauveteurs. On est en train d’installer une toilette écologique, on aura une rampe d’accès, du mobilier pour relaxer sur la plage et un espace de jeu libre et de pique-nique.

PHOTO MARTIN CHAMBERLAND, ARCHIVES LA PRESSE

La location d’embarcations est déjà possible au futur parc riverain de Lachine.

Un projet de baignade au parc riverain de Lachine avance aussi. Il vise à remplacer une marina qui servait un nombre limité de plaisanciers. Déjà, on peut louer des kayaks et des planches à pagaie.

« Pour la baignade, c’est un endroit quand même assez escarpé et on ne peut pas y faire de plage, précise Vicki Grondin, conseillère de ville élue dans l’arrondissement de Lachine. L’idée serait d’avoir des quais flottants ou une espèce de bain portuaire. C’est donc une question d’aménagement. »

Après des études d’impact environnemental, des plans et des devis, la construction du projet pourrait commencer autour de 2026.

« L’échéancier est respecté, il y a vraiment une volonté de la part des grands parcs et de l’arrondissement d’instaurer la baignade dans ce site, mais il faut s’assurer qu’on fait les choses correctement. »

PHOTO ALAIN ROBERGE, ARCHIVES LA PRESSE

Les amateurs de surf ont également des projets en tête pour les eaux de Montréal.

Le surf, populaire

Le dynamisme des gens de Lachine n’a pas échappé aux amateurs de surf, qui ont besoin de nouveaux endroits pour pratiquer leur passion. Les emplacements actuels, la Vague à Guy et Habitat 67, sont victimes de leur succès.

« Il y a des files d’attente très longues, plusieurs dizaines de personnes qui attendent pour surfer un petit 30 secondes », lance Mathieu Demers, président de Surf Grand Montréal.

L’organisation a commencé à recueillir des données sur des endroits potentiels, comme le bout du parc René-Lévesque, en face du futur parc riverain de Lachine. Il y a là un bon dénivelé, mais il reste à voir si le débit est suffisant pour créer une vague (en installant un module sous l’eau).

Il faudra faire une étude de faisabilité, des études d’impact environnemental, une étude de marché, des plans et devis.

« On parle de plusieurs années, croit M. Demers. Mais on travaille fort là-dessus, ça motive beaucoup de monde. »

Suggestion de vidéo

La plus difficile

Extraplomix, dans les Canaries, serait la via ferrata la plus difficile au monde. Officiellement, elle est fermée. On se demande pourquoi.

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Chiffre de la semaine

11

C’est le nombre de fédérations de plein air au Québec, comme Rando Québec, Canot kayak Québec ou la Fédération québécoise de la montagne et de l’escalade.