L’enfant qui a failli se noyer et qui a été extubé sur ordre de la cour est finalement rentré à la maison, lundi. La famille crie au miracle et espère que Dieu interviendra à nouveau pour permettre au garçon de 6 ans de voir, de parler et de marcher.

« Mon fils est bien vivant ! », a dit la mère de l’enfant qui aurait voulu tenir la conférence de presse à genoux, devant l’hôpital Sainte-Justine, pour remercier Dieu.

« Lorsqu’il est sorti de la piscine, il n’avait aucun signe vital. Après les manœuvres, il a montré quelques signes de vie, mais ce n’était pas rassurant. On nous a dit qu’il n’allait pas passer la nuit », a raconté la femme que la cour nous empêche de nommer afin de protéger l’identité de son fils.

« Aujourd’hui, mon fils, ça lui fait 309 jours en vie. C’est énorme. On est rendu à plus de 7000 et quelques heures de vie pour quelqu’un qui ne devait même pas passer une nuit », a-t-elle dit, entourée d’une vingtaine de membres de sa famille et de son Église protestante. Tous brandissaient des affiches avec des messages de remerciements à Dieu.

C’est qu’en juin dernier, l’enfant est tombé dans la piscine familiale alors qu’il était sous la supervision de sa grand-mère, qui ne savait pas nager. Elle-même a failli se noyer en voulant sauver le garçon. Le petit est resté sous l’eau entre 15 et 20 minutes avant que des voisins viennent l’extirper de l’eau brune.

Bataille judiciaire

À l’hôpital Sainte-Justine, les médecins et les parents ont eu un désaccord quant au plan de traitement du patient. Des signes montraient que l’enfant pouvait respirer de façon autonome. Les médecins ont donc proposé de retirer le tube endotrachéal de l’enfant. La famille, elle, souhaitait que le garçon soit réintubé en cas d’échec. Selon le personnel médical, une réintubation aurait entraîné trop de risques de complications.

Un juge de la Cour supérieure du Québec a finalement autorisé les médecins à procéder au plan de traitement, en novembre dernier. La famille a porté la cause en appel et un juge a de nouveau autorisé les médecins à cesser la ventilation mécanique, ce qui a été effectué le 16 février dernier. L’enfant arrive à respirer par lui-même depuis cette date.

Malgré les différends, la mère a voulu témoigner de sa gratitude envers le personnel qui a soigné son fils. Elle a admis que leurs échanges n’ont pas toujours été faciles. « Je les aime, tout le personnel. Je ne peux que leur dire merci. Ils ont été là pour notre fils et ils vont être là pour l’accompagner. Je demande toujours à Dieu de donner la santé au personnel pour qu’ils puissent prendre soin de tous les enfants à l’hôpital, car c’est un travail très lourd », a expliqué la femme d’une voix sincère.

Un pronostic sombre pour la suite

Elle n’a pas voulu donner de détails sur l’état de santé de son fils, indiquant seulement qu’il aurait encore besoin de soins une fois à la maison. Un médecin de l’Hôpital de Montréal pour enfants, qui avait été consulté pour émettre un deuxième avis, avait toutefois avancé que le garçon n’aurait « pas de pensées, pas d’audition, pas de vision, pas de mouvements intentionnels […] il ne marchera/parlera/se nourrira jamais ».

Le père du garçon de 6 ans a néanmoins affirmé que son état « s’améliore de jour en jour ». « Quand il entend des voix, il réagit… il tourne la tête. Il ouvre ses yeux. On ne sait pas s’il voit, mais il tourne les yeux. On peut sentir qu’il réagit », a dit l’homme.

Questionné à savoir si l’enfant allait de nouveau pouvoir parler et marcher, le père a laissé entendre que les pronostics des médecins étaient sombres, ce qui n’a pas semblé le décourager.

« Dieu, il est puissant. Il fait des miracles. [Mon garçon], il va parler. Il va marcher », a-t-il déclaré sous une pluie qui s’est mise à tomber.