Un homme accusé de violence conjugale a réussi à s’approcher de sa victime même s’il portait un bracelet antirapprochement. Québec enquête sur les causes de l’incident.

L’évènement est survenu le 9 septembre dernier à Saint-Jean-sur-Richelieu, a précisé le ministère de la Sécurité publique dans un communiqué diffusé samedi.

Un homme a réussi à s’approcher de sa victime sans que l’alarme de son bracelet antirapprochement imposé dans un contexte de violence conjugale soit déclenchée.

« Normalement, un tel rapprochement engendre une alerte à la centrale de surveillance, et il s’ensuit la mise en œuvre rapide des protocoles visant à assurer la sécurité de la victime », indique le communiqué.

Alertés par un appel au 911, les policiers ont été en mesure d’intervenir rapidement et d’arrêter le contrevenant.

On ignore pour le moment si l’appareil présentait une défectuosité. Une expertise est en cours afin de déterminer les causes de l’incident, précise le communiqué.

« Des mesures correctives ont rapidement été mises en place pour éviter qu’une telle situation ne se reproduise, notamment au regard du système et des protocoles d’intervention », ajoute-t-on sans toutefois préciser la nature de ces mesures.

Quant à la victime, des « suivis réguliers » sont assurés auprès d’elle afin d’assurer sa sécurité.

« Malgré cet évènement déplorable et isolé, le ministère de la Sécurité publique demeure convaincu de l’efficacité du bracelet antirapprochement et qu’il constitue un filet de sécurité supplémentaire pour la protection des victimes de violence conjugale », souligne le communiqué.

L’incident demeure tout de même « inquiétant », surtout pour les victimes de violences conjugales, estime la Fédération des maisons d’hébergement pour femmes.

« C’est certain que ça peut créer de la peur, et c’est légitime. En même temps, c’est un des risques de ce genre de mesures là. On parle de technologie connectée à des réseaux. On était conscients que ça pouvait arriver », a réagi sa porte-parole, Elisabeth Viens Brouillard.

À ce jour, 178 bracelets antirapprochements ont été imposés au Québec. Ces bracelets sont des appareils inamovibles portés à la cheville du contrevenant et connectés à une application installée sur un téléphone cellulaire remis à la victime.

Adoptée en 2022, l’utilisation du bracelet antirapprochement faisait partie des recommandations formulées par un comité d’experts sur la question de l’accompagnement des victimes d’agressions sexuelles et de violence.

« On pense que le bracelet, c’est bien. C’est une bonne mesure, qui est nécessaire, mais il faut que ce soit mis en place dans un ensemble [de mesures] », a ajouté Mme Viens Brouillard, soulignant l’importance des maisons d’hébergement dans la protection des victimes de violence conjugale.

Les victimes de violence conjugale ayant des préoccupations en lien avec cet évènement sont invitées à composer le 1 833 905-0001.

BESOIN D’AIDE ?

Si vous êtes victime de violence conjugale et cherchez aide et répit, contactez SOS Violence conjugale au 1 800 363-9010. Des intervenants y sont disponibles 24 heures sur 24, sept jours sur sept.

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