Le médecin québécois Éric Sabbah devra finalement payer la somme de 25 000 $ en raison de la « gravité objective » de ses propos sur les réseaux sociaux, où il avait appelé en novembre dernier au « grand nettoyage » de la bande de Gaza.

C’est ce qu’a tranché ce mercredi le Conseil de discipline du Collège des médecins du Québec (CMQ), en se rangeant ainsi derrière la recommandation conjointe qui avait été émise par l’ensemble des parties en janvier dernier. On y lit que « la gravité objective de l’infraction étant importante, une sanction exemplaire est de mise », mais qu’il faut également « prendre en compte le caractère isolé du comportement reproché ».

Le Dr Sabbah, qui pratique en Montérégie, s’était retrouvé dans l’actualité en novembre dernier après avoir publié un texte sur les réseaux sociaux où il en appelait au « grand nettoyage » de la bande de Gaza.

« C’est fini pour Gaza et le Hamas. Après deux semaines de préavis d’évacuation, c’est l’heure du grand nettoyage. Impossible de distinguer les bons des mauvais », avait notamment écrit le Dr Sabbah sur Facebook.

Sa publication avait été rapidement retirée et M. Sabbah s’était excusé publiquement « auprès de toutes les personnes qui ont pu être offensées par la lecture de ces mots ». « Je suis profondément désolé de mon geste », avait-il insisté, disant souhaiter « la fin rapide de ce conflit, une paix durable et une cohabitation fructueuse entre Israéliens et Palestiniens ».

Des plaintes à la tonne

Au total, plus d’un millier de plaintes ont été reçues dans les derniers mois contre le médecin en lien avec la publication en question, qui avait rapidement été repartagée par plusieurs internautes. Le Bureau du syndic du Collège des médecins lui-même avait aussi déposé une plainte formelle dans la foulée de cette affaire.

Dans sa décision, le Conseil de discipline du CMQ écrit que « les facteurs subjectifs, notamment le risque de récidive quasi nul, militent en faveur de l’amende », et non d’une radiation. En effet, « les objectifs de la sanction, notamment la protection du public qui requiert surtout de ne pas priver les patients de l’intimé de leur cardiologue, incitent les parties à ne pas suggérer l’imposition de radiation à l’intimé », indique encore l’organisme à ce sujet.

« L’objectif [est] de ne pas rendre la sanction punitive, mais d’assurer l’exemplarité de la sanction pour la profession médicale », résume-t-il ultimement.

Par le passé, le Collège des médecins était aussi intervenu auprès de M. Sabbah en appelant ce dernier à la « prudence » en lien avec les propos qu’il tenait dans les médias québécois et sur les réseaux sociaux durant la pandémie de COVID-19.