(Astana) Le Kazakhstan, soupçonné d’aider son allié russe à contourner les sanctions occidentales imposées après l’invasion de l’Ukraine, a démenti avoir interdit les exportations de produits sous sanctions vers la Russie, après des déclarations en ce sens.

« Il n’y a aucune interdiction d’exporter des marchandises vers la Fédération de Russie dans le cadre des sanctions antirusses », a affirmé dans un communiqué jeudi soir le ministère du Commerce de la première économie d’Asie centrale.

Plus tôt dans la journée, le vice-ministre du Commerce, cité par l’agence de presse kazakhe officielle Kazinform, avait assuré que le Kazakhstan avait arrêté d’expédier en territoire russe 106 « produits interdits d’exportation vers la Russie », parmi lesquels « des drones, leurs composants électroniques, du matériel spécial et des puces ».

Le ministère du Commerce a qualifié d’« incorrectes » ces affirmations.

« En même temps, le commerce des biens dits “à double usage” (utilisables à des fins militaires), dont les exportations sont soumises à un contrôle, s’effectue conformément aux obligations internationales du Kazakhstan », poursuit le communiqué, sans plus de précisions.

Après l’invasion russe de l’Ukraine, de nombreuses ex-républiques soviétiques, dont le Kazakhstan, mais aussi la Turquie, la Chine ou les Émirats arabes unis, sont soupçonnés d’importer, notamment d’Europe, du matériel sous embargo qu’ils exportent vers la Russie.

Ces derniers mois, plusieurs représentants et diplomates occidentaux se sont rendus en Asie centrale et ont fait planer la menace de sanctions secondaires, tout en reconnaissant la position délicate de ces pays vis-à-vis de Moscou.

L’invasion de l’Ukraine par la Russie a obligé les cinq ex-républiques soviétiques d’Asie centrale (Kazakhstan, Kirghizstan, Ouzbékistan, Tadjikistan, Turkménistan), membres de diverses alliances avec Moscou, à trouver une position équilibrée.

Fin septembre, les dirigeants d’États centrasiatiques ont promis de faire des « efforts supplémentaires pour empêcher le contournement des sanctions », à l’occasion d’une rencontre à Berlin avec le chancelier allemand Olaf Scholz.