Les familles recomposées obligent à composer avec des labyrinthes budgétaires : la charmante petite princesse d’un conjoint, les deux horribles monstres de l’autre, un quatrième chérubin en commun…

Le calcul des dépenses communes – les dépenses de logis, la nourriture, les loisirs… – peut s’effectuer au prorata de la parentalité dans la maisonnée : ici, 2,5/6 personnes pour le premier conjoint, 3,5/6 pour le second.

Le bénéfice

La méthode permet d’ajuster les contributions des conjoints en fonction du poids de leur vie passée. Le présent est alors plus serein.

L’ennui

Comme le soulignent Hélène Belleau et Delphine Lobet dans leur ouvrage, ce mode de gestion n’est véritablement équitable que si les revenus sont relativement similaires.

Un cas typique

Famille recomposée : chaque conjoint a des enfants d’une précédente union

Jean-Loup et Agnelle réunissent dans la même bergerie les enfants issus de leurs précédentes unions respectives. Le premier est le père de deux ados hautement carnivores, alors que la seconde est maman d’un timide agneau préscolaire.

« Les ménages recomposés fonctionnent souvent comme des ménages intacts, à la différence que les dépenses de l’enfant d’un des parents sont considérées comme des dépenses personnelles », a pu observer Hélène Belleau au cours de ses recherches.

Une disparité s’installe lorsque la grouillante marmaille d’un des conjoints impose l’usage d’une maison et d’un frigo tous deux disproportionnés.

« Ça veut dire que le loyer et les dépenses de la nourriture sont beaucoup plus importants », fait valoir la chercheuse. « Il faut que ce soit proportionnel à la charge financière de chacun des conjoints », avise-t-elle.

Dans le cas de Jean-Loup et Agnelle, la solution pourrait consister à se séparer les dépenses domestiques au prorata des charges familiales : 3/5 pour lui, 2/5 pour elle.

Encore faut-il que leurs revenus soient du même ordre de grandeur.

En cas d’écart et de désaccord, le couple souhaitera peut-être introduire un ajustement au prorata des revenus. Un calcul complexe, toutefois. Plutôt que de s’arracher les cheveux, ils pourront les couper en quatre.