« Ton père n’est pas ton père, mais ton père ne le sait pas. » Un bout d’une vieille chanson du dernier millénaire, de Sacha Distel. Je me fais rattraper par mon âge, et on est loin de Metallica… 

Je sais, introduction ringarde et folichonne pour mon propos : les Israéliens étaient les Palestiniens et les Palestiniens ne le savent pas.

Vous saviez qu’en 1925, le dictionnaire Larousse décrivait la Palestine comme ceci : « Palestine : État juif sous mandat de l’Angleterre. Capitale : Jérusalem. » ?

Vous saviez que le très important quotidien Jerusalem Post s’est déjà appelé Palestine Post ?

Ces informations ne sont pas de moi, mais de Franz-Olivier Giesbert (FOG) dans le numéro du 19 octobre du magazine français Le Point.

Giesbert, cette grande gueule française dont je déguste les écrits chaque semaine. Journaliste, chroniqueur et auteur, avec une érudition utile qui lui sert à forger des opinions qu’il lance comme autant de missiles Scud.

Pas comme trop d’érudits, ou qui se considèrent comme tels à Paris, empesés qui tartinent épais leur culture et nous la servent jusqu’à l’écœurement. Ou d’académiques boursoufflés, aux connaissances inutiles, incompréhensibles parce qu’ils les déjectent d’une manière trop ampoulée, ou trop chicken pour prendre position.

De ce ceux-là, FOG en bouffe une couple chaque jour, à l’apéro.

Avec lui c’est : boum ! Aime, aime pas, c’est ça qui est ça !

Cela médit, j’ai pensé vous faire part de portions du texte de FOG, parce que ceux-ci sont malheureusement d’actualité avec le conflit entre Israël et le Hamas, et que ces faits historiques sont également intéressants au milieu de l’abondance de discours que cette guerre provoque.

Je laisse à Giesbert ses opinions. Mon intérêt réside dans les parties historiques de son article. Alors on se calme, n’y voyez aucune autre intention que cela, l’histoire !

Ainsi, pour lui, « Israël est une terre juive depuis plus de 3000 ans et qu’avant de changer de nom, elle s’appelait Palestine, ce qui en dit long sur sa légitimité ».

« L’ignorance ne cesse de faire des progrès : les manifestants pro-Hamas (il parle ici de la France) qui n’ont que le mot “Palestine” à la bouche ne savent pas que, pendant des siècles, il a signifié… État juif ! Oui, les Arabes n’ont adopté ce nom que tout récemment (dans les années 1960) pour désigner leur patrie, quand il fut libre de droits, les Juifs ayant repris celui, historique, d’Israël, lors de la Fondation du pays, en 1948. »

« L’islamisme, qui a un problème avec le réel, vit dans un monde parallèle où l’aventure humaine commence avec l’arrivée de Mahomet, au VIIsiècle de notre ère, écrit encore FOG. À ses yeux, il n’y avait rien avant, hormis quelques tribus juives ou chrétiennes qui n’étaient pas appelées à un grand avenir. »

Giesbert cite aussi Arnold Toynbee : « … après avoir été arrachés à leur pays, deux fois par les Babyloniens, puis deux fois par les Romains, passés successivement sous la férule d’au moins cinq empires, on a pu croire que les Juifs étaient rayés de la carte en l’an 135 de notre ère après que l’empereur Hadrien (romain) eut fait raser Jérusalem ; ils ont pourtant réussi l’exploit de sauvegarder leur identité “en tant que peuple” en vivant ici ou là comme une minorité dispersée avant de se retrouver à nouveau sur leur terre ».

Ainsi, quand 600 000 juifs habitent la Palestine après la Seconde Guerre mondiale, et on les comprend d’avoir fui et cherché un abri contre les monstruosités de ce conflit, on les appelle toujours Palestiniens, un dérivé du « Philistins » que leur avait donné au IIe siècle Hadrien, encore lui.

Giesbert finit par éructer contre son pays : « La France vit un vieux concubinage avec l’antisémitisme… » et il juge que « … l’extrême gauche française, dans les médias ou ses partis, pratique un antisémitisme d’atmosphère ».

Le traitement des Palestiniens par les autorités israéliennes est inhumain, comme l’est la cruauté du Hamas.

Mais comme spectateurs, bien qu’horrifiés, mais très loin de l’action et bien au chaud, on ne soulagera pas ce mal en en créant un autre chez nous avec du racisme : antisémitisme et islamophobie.

Si je tiens le premier ministre Nétanyahou et l’extrême droite israélienne pour responsables de la misère des Palestiniens, je n’accuserai pas pour autant, ici, nos concitoyens juifs.

Si je pense que le Hamas tue pour un objectif utopique, l’éradication d’Israël, je n’accuserai pas pour autant, ici, nos concitoyens de foi musulmane.

Entre nous 

J’ai fait un cauchemar, et tout un ! Donald Trump était l’actuel président des États-Unis… 

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