Les enseignantes et enseignants jouent un rôle fondamental dans le développement intellectuel, social et émotionnel de leurs élèves. C’est pourquoi l’Association québécoise du personnel de direction des écoles (AQPDE) pense que leurs formations devraient être une priorité indiscutable pour assurer un nivellement vers le haut au sein de notre système éducatif.

Investir dans la formation continue, c’est aussi ça, investir dans la qualité de l’éducation que nous offrons à nos élèves. Nous nous assurons ainsi que le personnel enseignant reste au fait des dernières avancées pédagogiques, des meilleures pratiques appuyées par la recherche en éducation et les approches les plus efficaces pour répondre aux besoins de plus en plus diversifiés des élèves. Il faut être honnête, de nos jours, les élèves de notre réseau public posent des besoins de plus en plus exigeants pour l’ensemble du personnel, de la direction aux enseignantes et enseignants en passant par le professionnel administratif et de soutien. La gestion des classes ainsi que les stratégies pédagogiques à utiliser auprès de chaque élève varient grandement d’un groupe à un autre, et aussi entre les établissements, en fonction de leur milieu.

Demandez-le à vos directions : face à ce constat, elles ne croient pas qu’il nous faut baisser les exigences, mais plutôt nous adapter à ces nouvelles réalités, aggravées par la pénurie de personnel scolaire – un problème qui devrait perdurer pour les années à venir, et qui ne peut servir de prétexte à l’immobilisme.

Il faut revenir à la base. L’élève doit se sentir en sécurité à l’école et en confiance avec l’adulte qui le soutient à travers son cheminement quotidien. Et pour cela, il faut que la personne responsable soit formée en bonne et due forme.

La question de fond qu’il serait alors important de se poser est : pourquoi n’avons-nous plus la capacité de garder nos jeunes diplômés dans nos écoles ? Pas moins de 25 % des jeunes enseignantes et enseignants quittent la profession dans leurs cinq premières années de service. Hélas, ce n’est pas tout : il n’y a pas seulement une pénurie d’enseignants, mais bien dans tous les domaines dont une école a besoin pour s’épanouir comme lieu d’apprentissage : techniciennes et techniciens en éducation spécialisée, concierges, intervenantes et intervenants en toxicomanie, techniciennes et techniciens en loisir, personnel de soutien, psychologues, éducatrices et éducateurs, service de garde, directions et plus encore.

Les chiffres parlent, et ils nous indiquent qu’il est plus que temps de discuter de valorisation de l’éducation au Québec. Une enseignante ou un enseignant valorisé est plus enclin à s’investir davantage dans l’amélioration de ses pratiques professionnelles, à rechercher constamment l’excellence pédagogique et, tout simplement, à inspirer ses élèves.

En reconnaissant et en valorisant l’apport essentiel qu’ils font à notre société à travers leur travail, nous renforçons leur motivation, leur engagement professionnel et leur dévouement auprès des élèves. Pourquoi encore aujourd’hui certains stages ne sont-ils pas rémunérés pendant leur cursus universitaire ? L’AQPDE a d’ailleurs déjà formulé une demande à cet effet.

Lors des dernières consultations sur le projet de loi 23, l’AQPDE a proposé que chaque enseignant convienne d’un plan de formation avec la direction. Ce plan a le potentiel d’être adapté tout au long de leur carrière, selon les besoins de l’enseignant, de ses élèves et du projet éducatif de l’école.

Nous devrions donc non seulement exiger de nos éducateurs de demain une formation à la hauteur de leur mission, mais aussi collectivement reconnaître la valeur du personnel enseignant, et concrétiser cette reconnaissance par de bonnes conditions de travail, mais aussi une obligation de formation continue digne d’un réseau éducatif qui a le potentiel de faire la fierté des Québécois, puisqu’on passe tous par ses bancs d’école.

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