L’auteur propose de s’assurer que le poids démographique des Autochtones se reflète dans le nombre de sièges qu’ils occupent à l’Assemblée nationale.

Trois sièges sur 125, c’est ce qu’il faudrait pour une représentation proportionnellement juste des Autochtones au Parlement.

Avec une seule députée, ils sont trois fois moins nombreux qu’ils le devraient en fonction de leur population. Comme si, à Ottawa, le Québec n’avait que 26 élus au lieu de 78.

Pendant ce temps, le Manitoba est devenu la première province à élire un premier ministre issu des Premières Nations, en offrant un gouvernement majoritaire aux néo-démocrates de Wab Kinew.

Dans l’histoire du Québec, seuls trois députés autochtones ont siégé au Parlement. On y retrouve la caquiste Kateri Champagne Jourdain (depuis 2022), le péquiste Alexis Wawanoloath (2007-2008) et le conservateur Ludger Bastien (1924-1927).

Sous-représentés

Neuf candidats autochtones ont brigué les suffrages à l’occasion des élections générales de l’an dernier, un record. Six portaient les couleurs de Québec solidaire alors que la Coalition avenir Québec, le Parti libéral du Québec et le Parti québécois en présentaient chacun un. Ils sont tout de même sous-représentés. Les Autochtones forment 2,5 % de la population québécoise, mais n’ont représenté que 1 % des candidats. Avec une seule députée d’origine autochtone, ces nations ne sont représentées que par 0,8 % des élus québécois.

En août dernier, l’aile jeunesse du PLQ se positionnait en faveur de l’ajout d’au moins 11 sièges, pour que chacune des nations du territoire soit présente à l’Assemblée nationale. Verrons-nous un jour les 11 nations autochtones de la province siéger au Parlement ?

Ce serait possible si on choisissait une représentation des Autochtones par nation. Le débat est ouvert, mais les principaux intéressés devraient évidemment faire partie de la discussion.

En attendant, mettons-nous d’accord : les Autochtones méritent au moins trois sièges à l’Assemblée nationale, afin qu’ils soient représentés au prorata de leur poids démographique.

Ainsi, j’invite les grands partis politiques du Québec à prendre l’engagement qu’il y ait trois Autochtones élus aux prochaines élections. Ensemble, ils pourraient s’entendre sur trois circonscriptions dans lesquelles ils ne présenteraient que des candidats issus des Premières Nations et des Inuits. Ensemble, ils pourraient s’assurer d’une représentation proportionnellement juste des Autochtones au Parlement.

Ce qui importe n’est pas le moyen, mais la fin. Tant mieux si les partis proposent d’autres façons d’y arriver, tant qu’ils s’y engagent et que l’objectif 2026 soit atteint. Ce serait un pas vers une meilleure relation de nation à nation, un pas dans la direction d’un Québec plus juste.

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