Depuis plusieurs mois, l’Ordre des infirmières et infirmiers du Québec (OIIQ) est résolument engagé dans le processus d’amélioration de son examen d’admission à la profession. À cet égard, soulignons que des experts, issus tant du côté clinique que de celui de l’enseignement, participent à cet effort, toujours sous la supervision d’un spécialiste en mesure et évaluation indépendant de l’OIIQ. Précisons toutefois que l’examen est l’une des nombreuses responsabilités relevant de la mission de protection du public de l’OIIQ.

Il est évidemment désolant de constater que, pour l’examen de septembre 2022, le taux de réussite a été le plus bas jamais enregistré, surtout à un moment où le système de santé exerce une demande importante sur le plan de la main-d’œuvre.

En raison des travaux que l’OIIQ mène actuellement, en phase avec l’Office des professions du Québec, nous avons décidé de faire preuve de retenue dans la sphère publique lors de la publication récente du troisième rapport du Commissaire à l’admission aux professions. Comme mentionné à maintes reprises, l’OIIQ a pris en considération les recommandations du Commissaire émises dans les deux premiers rapports et a œuvré pour y répondre. Cependant, celles-ci demeurent complexes et multifactorielles.

Depuis une semaine, de nombreux commentateurs et observateurs externes ont prêté des intentions sans fondement à l’OIIQ, que nous souhaitons ici relever et éclaircir.

– Plusieurs observateurs empruntent des raccourcis pour expliquer le faible taux de réussite à l’examen de septembre 2022, jusqu’à faire des amalgames avec la demande de la majorité des acteurs de la profession d’exiger le baccalauréat comme seuil d’entrée à la profession. Il s’agit de deux dossiers distincts. Jamais l’OIIQ n’a utilisé son examen pour faire avancer ce dossier qui est sur la place publique depuis plus de 40 ans.

– Même s’il est extrêmement regrettable de constater l’échec de 540 candidates et candidats lors de l’examen de septembre 2022, la modification de la note de passage n’a pas été établie de manière arbitraire ou aléatoire ; elle est le résultat d’une recommandation d’un expert indépendant externe, recommandation que nous, membres du conseil d’administration, avons entérinée unanimement. Affirmer que l’OIIQ manipule les données afin de faire échouer des candidates et candidats relève d’une méconnaissance du dossier ou de la mauvaise foi, en plus de porter atteinte à la rigueur et à la probité des travaux réalisés par les équipes de l’OIIQ. Précisons que parmi les candidates et candidats ayant échoué à l’examen de septembre 2022, 60 % ont réussi l’examen de mars 2023 et travaillent probablement aujourd’hui comme infirmières et infirmiers.

– Finalement, avant de conclure que la pandémie n’a pas joué un rôle sur la formation des candidates et candidats, nous croyons, comme plusieurs autres voix dans la profession et dans la société civile, qu’il aurait été intéressant d’obtenir le point de vue des infirmières et infirmiers qui accueillent et accompagnent les candidates et candidats à l’exercice de la profession infirmière dans les milieux de soins. Ne sont-ils pas les plus à même de constater l’effet de la pandémie sur la préparation à exercer la profession infirmière ?

Pour l’examen de l’automne 2023, l’Office des professions du Québec a désigné son propre expert pour notamment encadrer le processus d’établissement de la note de passage. L’OIIQ assure sa pleine collaboration à l’Office, que ce soit à cette étape, mais aussi pour la suite des choses.

Nous sommes extrêmement fiers du champ d’exercice couvert par la profession, ainsi que de la compétence et de l’autonomie démontrées par les infirmières et infirmiers dans leur quotidien. L’examen a pour but de veiller à ce que les infirmières et infirmiers de la relève puissent emboîter le pas en vue d’offrir une pratique sécuritaire et de qualité, au bénéfice de la population. L’OIIQ et son équipe agiront donc toujours avec la rigueur qui est de mise afin que l’examen d’admission réponde adéquatement aux besoins de santé de la population québécoise.

* Tous les membres du conseil d’administration cosignent cette lettre : Maryan Lacasse, vice-présidente, région électorale de Chaudière-Appalaches, Carole Leblanc, trésorière, région électorale de la Montérégie, Geneviève Campbell, administratrice, région électorale de la Mauricie/Centre-du-Québec, Gilles Coulombe, administrateur, région électorale de l’Outaouais, Charlène Joyal, administratrice, région électorale de Québec, Gracia Kasoki Katahwa, administratrice, région électorale de Montréal/Laval, France Laframboise, administratrice, région électorale de Laurentides/Lanaudière, Anouk Michel, administratrice, région électorale du Saguenay–Lac-Saint-Jean/Nord-du-Québec et Côte-Nord, Simon Ouellet, administrateur, région électorale du Bas-Saint-Laurent/Gaspésie – Îles-de-la-Madeleine, Véronique Paquette, administratrice, région électorale de l’Abitibi-Témiscamingue, Anil Badaroudine, administrateur, nommé par l’Office des professions, Jean Morin, administrateur, nommé par l’Office des professions, Michèle Perryman, administratrice, nommée par l’Office des professions

Qu'en pensez-vous ? Participez au dialogue