En ce 22 novembre, il y a 60 ans jour pour jour, le président des États-Unis John F. Kennedy était assassiné à Dallas. Il s’agit assurément d’un évènement d’une grande tristesse qui a marqué toute une génération dans plusieurs pays.

Aujourd’hui, on se rappelle encore la fougue de celui que l’on surnomme JFK, et qui est encore à ce jour la plus jeune personne à avoir été élue à la présidence des États-Unis (à 43 ans). On se souvient de son charisme, de son sens de l’humour, de ses réalisations et de ses paroles qui furent assurément marquantes pour son époque. Kennedy incarnait par sa personne et par ses politiques l’idée bien connue du rêve américain.

Encore aujourd’hui, ce rêve est associé à la démocratie, aux libertés individuelles, à l’égalité des chances, à l’importance de l’accueil des immigrants et à la promesse d’un monde meilleur. Dans les années 1960, ce rêve a largement contribué à faire de l’« Amérique » un pays d’exception.

Il faut reconnaître que les années 1960 furent très bouleversantes. Après la mort du président, le 22 novembre 1963, deux autres assassinats marquants ont eu lieu en 1968 : le grand champion des droits civiques, le révérend Martin Luther King, et le frère de JFK, Robert F. Kennedy, alors qu’il était candidat à la présidence des États-Unis. Des meurtres qui ont sérieusement menacé la stabilité politique des États-Unis.

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Le président Joe Biden et la vice-présidente Kamala Harris devant le monument consacré à Martin Luther King Jr. à Washington, le 21 octobre dernier. Le révérend, grand champion des droits civiques, a été assassiné en 1968, quelques années à peine après John F. Kennedy.

À cette époque, la polarisation créée par la participation américaine à la guerre au Viêtnam, l’affrontement avec l’Union soviétique au sujet de la présence d’armes nucléaires à Cuba, les émeutes constantes touchant les droits civiques dans plusieurs villes américaines et la hausse marquée de la criminalité ont aussi teinté le climat politique.

Des réalisations significatives

Pour les générations qui ont suivi sa présidence, JFK représentait l’idéalisme, l’engagement civique et la capacité de faire une différence sur la planète. Parmi les grandes réalisations de sa présidence, on compte le programme spatial qui a culminé avec l’arrivée du premier homme sur la Lune, la lutte pour les droits des Noirs, la création du Corps de la paix, ou le « Peace Corps » en anglais, pour soutenir des pays en voie de développement et le traité pour le contrôle des armes nucléaires en 1963, le « Nuclear Test Ban Treaty ». Cette présidence fort constructive n’a même pas duré tout à fait trois ans.

Contrairement à plusieurs leaders politiques d’aujourd’hui aux États-Unis, Kennedy avait une approche bipartisane pour faire avancer son programme politique.

Ses paroles témoignaient d’une grande vision et d’une énergie unificatrice. Lors de son discours inaugural de janvier 1961, il a fait appel à ses concitoyens et à la communauté internationale en prononçant ce fameux passage : « Et donc vous, mes compatriotes américains, ne vous demandez pas ce que votre pays peut faire pour vous, mais demandez-vous ce que vous pouvez faire pour votre pays. Mes concitoyens du monde, ne vous demandez pas ce que les États-Unis feront pour vous, mais plutôt ce qu’ensemble, nous pouvons faire pour la liberté. »

Ainsi, il tendait la main à ses adversaires, tant aux États-Unis qu’au-delà des frontières, en évoquant que « la civilité n’est pas un signe de faiblesse ».

Bref, ses paroles et ses réalisations resteront toujours une source d’inspiration pour celles et ceux qui s’impliquent en politique.

Une présidence à l’impact toujours pertinent aujourd’hui

Aujourd’hui, alors que près d’un quart du XXIsiècle est derrière nous et que le paysage politique a dramatiquement changé, on peut se demander si les idéaux et l’œuvre de la présidence de JFK restent pertinents.

Certes, la polarisation, la montée du populisme et le style politique de Donald Trump sont loin de représenter la vision de Kennedy. JFK trouverait assurément difficile de vivre les affrontements et la dysfonctionnalité qui règnent au Congrès américain.

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Le représentant Mike Johnson prend la parole peu après son élection inattendue au poste de président de la Chambre des représentants, le mois dernier. JFK trouverait-il difficile de vivre les affrontements et la dysfonctionnalité qui règnent au Congrès américain ?

Malheureusement, ces jours-ci, on se souvient de moins en moins de l’évènement tragique de novembre 1963. Or, dans le contexte de polarisation et de populisme, le nom « Kennedy » n’a pas la même portée que lors des anniversaires précédents. En outre, la candidature actuelle du neveu de JFK, Robert F. Kennedy Jr, suscite beaucoup de commentaires et de controverse même au sein de la famille Kennedy.

Tout récemment, le président Biden parlait de faire revivre le rêve américain. JFK serait d’accord et on peut parier qu’il serait le premier à conseiller de ne pas perdre espoir « pour améliorer le sort de nos concitoyens ».

En effet, la nécessité d’avoir espoir en un monde meilleur confirme à ce jour la pertinence de se rappeler le président John F. Kennedy et son legs en ce 22 novembre.

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