L’auteur réplique à la chronique « Palmarès des pires routes : CAA-Québec rate la cible » de Maxime Pedneaud-Jobin, publiée le 11 avril⁠1.

C’est avec surprise que CAA-Québec a lu l’opinion de l’ancien maire de Gatineau désormais collaborateur à La Presse Maxime Pedneaud-Jobin.

Bien que non scientifique, et présentée comme telle depuis ses débuts, la campagne « Les pires routes2 » de CAA-Québec a bel et bien porté fruit au fil des ans. CAA-Québec est fier de cet outil qui offre une façon simple aux citoyens et citoyennes de s’exprimer sur l’état des routes considérées comme dangereuses ou en mauvais état. L’objectif de la campagne et la méthode de collecte ont toujours été largement publicisés.

En huit ans de campagne, plus de 75 000 votes ont été comptabilisés, des dizaines de routes nommées dans les palmarès annuels et de nombreux échanges fructueux établis avec des collaborateurs du ministère des Transports et de la Mobilité durable ou des villes et municipalités citées au palmarès.

Les succès passés sont éloquents et cette campagne annuelle a permis d’offrir à de nombreuses personnes mobilisées de meilleures infrastructures routières, au bénéfice de l’ensemble des usagers et usagères.

Les travaux réalisés vont parfois du simple réasphaltage à la refonte complète de certains tronçons, y compris parfois l’ajout de voies cyclables ou d’espaces améliorés pour les piétons. Il s’agit d’améliorations concrètes pour la sécurité de tous et toutes à plusieurs endroits.

Citons comme exemples le boulevard Gouin Est (Montréal, 2016-2019), la traverse de Laval (Lac-Beauport, 2015, 2017-2019) ou le boulevard Saint-Joseph (Gatineau, 2018). C’est d’ailleurs sous la gouverne de l’ancien maire Pedneaud-Jobin que les travaux ont débuté sur cet axe, incluant, entre autres, le remplacement des conduites d’égout et d’aqueduc, l’asphaltage et l’aménagement des trottoirs et de la piste cyclable.

CAA-Québec reste mobilisé pour de meilleures infrastructures routières, élément crucial de sécurité et de vitalité économique. La sécurité routière est d’ailleurs au cœur de l’engagement sociétal de l’organisation depuis sa création en 1904.

Commentaires sur la méthodologie

CAA-Québec a toujours été transparent sur la méthodologie de la campagne et sur le nombre de votes reçus. L’organisation n’a jamais prétendu réaliser un travail de collecte scientifique avec cette campagne. Elle est un outil d’expression simple et ludique, offert à tous les usagers de la route, qu’ils soient à pied, à vélo, à moto ou en auto.

C’est aussi une campagne qui permet de fournir beaucoup d’informations vérifiées sur les infrastructures routières et leur état, notamment grâce à la participation passée d’experts de l’École de technologie supérieure et de l’Université Laval.

La CAA a aussi produit une étude étoffée en 2021⁠3 sur le coût des routes en mauvais état pour les automobilistes à travers le pays.

Il importe enfin de mentionner qu’environ 10 % des votes qui passent sur la plateforme de votation sont rejetés, notamment ceux des personnes qui tentent de voter plusieurs fois pour la même rue, à répétition. Sur les 18 votes tentés par M. Pedneaud-Jobin, seuls deux ont été comptabilisés officiellement puisqu’un seul vote par jour est permis.

Donner une voix publique aux usagers de nos routes, c’est le propre d’une société ouverte. Tout comme ce l’est de recevoir avec respect l’opinion de M. Pedneaud-Jobin.

1. Lisez « CAA-Québec rate la cible » 2. Consultez la page Les pires routes du Québec 3. Lisez « Les routes du Québec sont pires qu’ailleurs »

Réponse de Maxime Pedneaud-Jobin

Donc, pour CAA-Québec, ce palmarès est « non scientifique » et il constitue seulement un « outil d’expression simple et ludique ». Pourtant, des médias le reprennent partout au Québec comme si c’était un exercice sérieux, sans que CAA-Québec les contredise. Je persiste, cet exercice est toxique pour les automobilistes et pour les contribuables. Un détail. La décision de refaire le boulevard Saint-Joseph à Gatineau a été prise avant que n’existe le palmarès. Heureusement, car pour s’éviter d’y apparaître, l’administration aurait pu se contenter de refaire l’asphalte au lieu d’en faire un boulevard urbain moderne.

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