(Quito) Le gouvernement de Quito a qualifié samedi de tentative de « déstabilisation » un rapport de l’Assemblée nationale équatorienne recommandant la mise en accusation du président Guillermo Lasso pour corruption présumée.

L’organe du pouvoir législatif a enquêté sur le chef d’État après qu’un site internet a révélé l’existence d’un système de corruption présumée mis en place au sein d’entreprises publiques par un beau-frère de M. Lasso, Danilo Carrera.

L’opposition au Parlement a considéré que M. Lasso avait été averti de l’existence de ce dispositif et qu’il n’avait pas agi pour l’arrêter.

Il s’agit « d’une déstabilisation évidente », a déclaré le ministre des Affaires gouvernementales Henry Cucalon dans une vidéo.

Le président a estimé pour sa part sur Twitter que le rapport, approuvé par 104 voix sur 137, « manque de fondement logique, factuel et juridique ».

Après l’approbation du rapport, M. Lasso a demandé au parquet de « conduire toutes les enquêtes pertinentes, avec toute la rigueur et la profondeur » nécessaires, selon une lettre diffusée sur Twitter, ajoutant que le texte approuvé « contient des élucubrations sans lien entre elles sur des actes présumés de corruption ».

Le vote de ce rapport n’implique pas l’ouverture d’un procès en destitution. Pour cela, il faut une demande formelle soutenue par 46 députés, soit un tiers des membres de l’Assemblée nationale équatorienne.

La demande doit ensuite être examinée par la Cour constitutionnelle, qui donne son feu vert ou non pour qu’elle soit étudiée par le Parlement. Un vote à la majorité des deux tiers (92) des membres de l’Assemblée nationale est nécessaire pour que la procédure de destitution puisse aboutir.

Lors d’une première tentative de destitution de M. Lasso engagée par les législateurs en juin 2022, l’opposition n’avait pas réussi à obtenir les votes nécessaires.