Aujourd’hui marquait le 29e jour 1 d’affilée de mon abstinence d’alcool. Marqués de hauts et de bas, ces 29 jours m’ont permis de comprendre un peu mieux ma relation avec l’alcool et mes habitudes de consommation.

Pendant la grande majorité du mois, j’ai trouvé l’abstinence plutôt facile, mais les sept derniers jours ont été plus difficiles. Loin d’être en manque d’alcool, c’est plutôt le manque de oumf dans mon quotidien qui me dérange. Bien que je sois super fière de moi, je dois avouer que j’ai trouvé ma vie plate ce mois-ci. Je l’ai trouvée beige, sans attrait.

Je regardais la télévision, et je voyais des gens qui buvaient partout. Chez la coiffeuse, la cliente à côté de moi a pris trois verres de vin en quarante minutes.

Partout où j’étais, j’étais entourée d’alcool et ça me frustrait. Il n’y a qu’au gym où j’avais enfin la paix. Mais je ne peux quand même pas passer ma vie au gym.

Le 1er février, mon intention était d’y aller une journée à la fois, sans date de fin. Je voulais arrêter de boire de l’alcool pour le plus longtemps possible, mais surtout pour les bonnes raisons. Je ne voulais pas « relever le défi 28 jours sans alcool » ; je voulais changer mes habitudes. Je voulais briser le mauvais pattern dans lequel je suis prise depuis plusieurs mois. Je voulais apprendre à prendre soin de moi et à ne pas utiliser l’alcool comme béquille. Béquille à quoi ? Je ne le sais trop. À l’ennui, au vide, à la routine ? Un peu de tout ça, j’imagine.

Quand mon chum a abandonné le défi après deux semaines, j’ai trouvé ça plate. Et j’ai trouvé ça dur. Parce que changer de comportement en couple, je crois que c’est plus facile que de le faire seul. Quand il prenait du vin, une partie de moi était déçue, et une autre partie était fière. Déçue que sa consommation me dérange, et fière d’être capable de ne pas flancher.

Choisir de ne poas boire

Je réalise aujourd’hui que mon intention de ne pas me donner de date de fin était justement ça, une intention. La réalité, c’est que je pense au 1er mars depuis le week-end dernier. Et ça, ça me fait suer. Ça me fait suer, car je constate aujourd’hui qu’il y a une grande différence entre « choisir de ne pas boire » et « ne pas avoir le droit de boire ». Le premier est un choix, alors que le deuxième est un genre de « sentence ».

Je pensais être rendue là dans mon cheminement. Je pensais faire le choix de ne plus boire. Mais c’était une illusion. À l’heure actuelle, ce n’est pas un choix. Si je ne bois pas ce soir, c’est uniquement parce que je veux pouvoir dire que j’ai réussi le défi. Le fameux défi que je clamais si haut et fort ne pas en être un pour moi.

Force est de constater qu’il me reste encore du chemin à faire. Je le dis en toute honnêteté : demain soir, je boirai du vin.

J’espère avoir l’humilité et l’introspection nécessaires pour me poser les vraies questions sur ma consommation. Peut-être pas demain, mais au cours des semaines et mois à venir. Parce que même si je choisis de boire demain (et durant mes vacances dans le Sud qui approchent à grands pas), je sais que mon cheminement et le vrai travail ne font que commencer.

Je veux apprendre à prendre soin de moi. Mais je veux aussi apprendre à être bien avec moi-même, à être bien sans l’euphorie de l’alcool, à être bien sans avoir besoin de quelque chose ou de quelqu’un pour combler un vide qui m’échappe toujours. À être bien sur mes deux pattes, sans béquille et sans artifices.